Le gouvernement lève enfin le voile sur sa grande réforme de l’audiovisuel public. Alors que Matignon devrait officiellement en présenter les grandes mesures sous peu, Françoise Nyssen, ministre de la Culture, s’est chargée d’en dévoiler les contours ce lundi, 4 juin, matin (notre photo). Mais, la ministre n’a pas parlé des questions d’éthique et de déontologie, qui minent le fonctionnement des médias de l’audiovisuel public français extérieur en Afrique. Une omission gravissime !
Pour réformer, il faut avoir le courage de se regarder dans le miroir. Ainsi, on peut savoir si on est beau, barbu ou hideux. La ministre, Françoise Nyssen, qui porte le projet de réforme publique de l’audiovisuel pour le compte d’Emmanuel Macron, sans peut-être le savoir, a du pain sur la planche. Car sa réforme (pour réussir vraiment) ne devra pas être, strictement, franco-française. Elle sera, aussi, appréciée en Afrique, son principal bassin d’auditeurs et de téléspectateurs dans le monde, dont le sens critique tranche avec le mépris dont ces derniers font l’objet de la part des décideurs de cet audiovisuel public extérieur. Une petite enquête approfondie de la ministre lui montrera l’ampleur des dégâts. Un fonctionnement d’un autre temps de ces médias extérieurs, qui pousse à se demander pourquoi ceux qui travaillent pour (ou avec) l’Afrique en France, ont les mêmes mauvais comportements que les Africains : copinage, camaraderie, corruption, clientélisme, françafrique, etc. On croirait l’Afrique à Paris !
L’audiovisuel public extérieur français a besoin de renouvellement de ses équipes, de changement de ses pratiques, de sanctions pour ceux qui prêtent le flanc (et ils sont nombreux) quels que soient leurs niveaux de responsabilité. Bref, c’est de la bonne gouvernance qu’il s’agit tout simplement. Pour cela, un bon coup de pied dans cette fourmilière de la part de Françoise Nyssen ferait du bien à tout le monde : les Africains ont besoin de respirer l’air pur de la réforme et non l’air pollué qu’on leur sert depuis quelque temps.