Le dialogue ouvert, lundi, 19 février, à Lomé, entre le pouvoir et opposition, après six mois de crise politique au Togo, a connu de premières avancées au terme d’une longue journée de discussions qui ont été suspendues jusqu’à vendredi, 23 février. A la demande de l’opposition, le président du Togo, Faure Gnassingbé, a accepté d’accorder une grâce présidentielle à plusieurs dizaines de détenus, détendant, par la même occasion, l’atmosphère des travaux. Côté pouvoir, tout est mis en œuvre pour le succès du dialogue.
Le premier jour des débats, qui s’est déroulé à huis-clos en présence du président ghanéen, Nana Akufo-Addo (sur notre photo entouré des opposants Yao Agboyibo, Jean-Pierre Fabre, etc.), facilitateur dans la crise, ont été, largement, dominés par les « mesures d’apaisement » exigées par l’opposition.
« Les discussions se sont déroulées dans une bonne ambiance et ont abouti à des conclusions fructueuses. Les travaux sont suspendus jusqu’à vendredi pour donner le temps aux deux parties de réfléchir sur certaines questions qui ont été abordées », a déclaré, à la presse, Daniel Osei, porte-parole de la délégation ghanéenne.
« Le président togolais a décidé d’accorder une grâce présidentielle à 45 des 92 personnes détenues dans les prisons du pays, à la suite de leur participation aux manifestations. La justice togolaise examinera la situation des autres détenus cas par cas », a-t-il indiqué, faisant référence aux « mesures d’apaisement » exigées par l’opposition.
« Le cas des 7 personnes toujours en détention dans l’affaire des incendies des marchés (de janvier 2013), sera transmis aux tribunaux pour qu’ils étudient leur demande de liberté provisoire d’ici mercredi », a précisé M. Osei.
Le « retour à la constitution de 1992 », principale revendication de l’opposition sera, également, examiné, après l’étape des mesures d’apaisement franchie.
« Les deux parties ont convenu que la délégation gouvernementale sera la bienvenue aux discussions. La coalition augmentera à son tour son effectif en fonction du nombre de représentants du gouvernement », a indiqué M. Osei.
Chacune des deux parties – une coalition de 14 partis d’opposition et le parti au pouvoir (Union pour la République, Unir) – est représentée par sept délégués.
Le dialogue, qui doit durer une dizaine de jours, devrait, notamment, aborder le rétablissement de la Constitution de 1992 – qui prévoyait un maximum de deux mandats présidentiels -, une transition politique et des réformes électorales. Le problème est de savoir si le comptage des deux mandats présidentiels sera non rétroactif. Sur ce plan, les deux parties ne s’accordent pas sur ce qu’il faut faire.