« Dans un contexte économique marqué par une reprise modérée de la croissance à l’échelle du continent africain, les ministres des Finances, les gouverneurs des banques centrales et les présidents des institutions régionales ont rappelé leur souhait d’œuvrer pour le développement de la zone franc et de mettre en œuvre des politiques économiques adaptées aux intérêts des populations. Ils ont réitéré leur volonté de continuer à faire de la zone franc un espace de dialogue ouvert et de coordination des politiques publiques, en lien avec les principaux bailleurs et institutions. Un tel espace de dialogue, qui revêt une dimension unique en Afrique voire à l’échelle mondiale, reste un facteur de stabilité et de développement », ont-ils déclaré dans un communiqué louangeur.
En effet, la France ne veut pas lâcher prise. Sinon, c’en serait fini de ce qui lui reste comme influence en Afrique. Pour maintenir le statu quo, Emmanuel Macron qui a hérité de ce dossier chaud, compte, énormément, sur les présidents ivoirien, Alassane Ouattara, et sénégalais, Macky Sall. Principaux défenseurs de cette monnaie tant décriée à Dakar et Abidjan, ils travaillent main dans la main avec les réseaux du Trésor français et Lionel Zinsou qui défend farouchement cette monnaie et que d’aucuns n’hésitent plus à qualifier de nouveau Jacques Foccart d’Emmanuel Macron, son rôle auprès du président français en Afrique étant de plus en plus critiqué.
Les deux chefs d’Etat ivoirien et sénégalais, ont des raisons de défendre le F CFA. Ils arrivent à tirer leur épingle du jeu dans l’utilisation de cette monnaie. Alassne Ouattara, par exemple, a réussi l’exploit de faire financer le métro d’Abidjan par le Trésor français (via le fameux compte d’opération tant décrié). Montant du prêt du Trésor français : plus de 1,4 milliard d’euros (918 milliards de F CFA). Qui dit mieux ? Bravo Alassane !
Quant à Macky Sall, il est, surtout, préoccupé par sa réélection en mars 2019. Pas de vague avec Paris qui l’avait, déjà, aidé, en 2012, (via Sarkozy et Juppé) pour battre Abdoulaye Wade, qui avait le vent en poupe et qui était sûr et certain de gagner la présidentielle de 2012, dès le premier tour. On connaît la suite.
Emmanuel Macron qui est une main de fer dans un gang de velours, sait où se trouvent les intérêts français : il sait qu’il ne réussira pas le redressement de l’économie française avec un démantèlement de la zone franc. Car l’un va avec l’autre. C’est la raison pour laquelle, en marge de la 72e Assemblée Générale des Nations-Unies, à New York, il avait, discrètement, chargé Alassane Ouattara (le seul chef d’Etat à l’avoir rencontré deux fois à l’Elysée en quatre mois de présence à la tête de l’Etat) de contacter les chefs d’Etat africains de cette zone monétaire, présents à New York. Objectif : parler avec chacun des bienfaits de cette monnaie et éviter la dislocation.
Mais, en Afrique, la guerre contre le F CFA ne fait que commencer.