« Juger convenablement ces dossiers serait le point de départ d’une vraie réconciliation attendue par toute la communauté nationale », a assuré Roch Marc Christian Kaboré, dans un discours radiotélévisé prononcé à la veille de la célébration du 56e anniversaire de l’indépendance du Burkina Faso.
« La nécessité de vider tous les dossiers (judiciaires) pendants est devenue une exigence de crédibilité au regard des attentes du peuple burkinabè en matière de vérité et de justice », a-t-il précisé.
« Les procès annoncés par la justice militaire pour avant la fin de cette année augurent -nous l’espérons- du dénouement rapide de tous les autres dossiers en cours d’instruction et qui préoccupent l’opinion », a indiqué le président de la République.
La société burkinabè connaît une grave fracture depuis la chute du régime du président, Blaise Compaoré, chassé, fin octobre 2014, par la rue, après 27 ans au pouvoir.
Cette fracture s’est, davantage, accentuée avec le putsch manqué perpétré, mi-septembre 2015, par le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’ex-garde prétorienne de Blaise Compaoré.
Au total, 91 personnes ont été inculpées pour leur participation présumée à ce putsch. La justice militaire a annoncé, jeudi, 8 décembre, le jugement de 43 personnes, majoritairement, des ex-soldats du RSP, pour leur implication présumée dans un projet d’attaque de la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA) pour y libérer les putschistes.
La justice militaire, une juridiction d’exception, doit solder une longue série de dossiers, dont, principalement, ceux du putsch manqué de septembre 2015 et de l’assassinat du « père de la révolution » burkinabè, le capitaine, Thomas Sankara (sur notre photo de gauche à droite, le capitaine Blaise Compaoré, le capitaine Thomas Sankara et le capitaine Jerry Rawlings à l’époque président du Ghana, le 28 septembre 1983 à Pô), tué lors du coup d’état, qui porta Blaise Compaoré au pouvoir en 1987.
Exilé en Côte d’Ivoire depuis sa chute, Blaise Compaoré fait l’objet d’un mandat d’arrêt.
Ancien baron du système Compaoré, Roch Marc Christian Kaboré avait fait dissidence peu avant la chute de celui-ci avant de se faire élire comme chef d’Etat en novembre 2015.
Il a, aussi, invité ses compatriotes à respecter les lois du pays, alors que des violences politiques consécutives à la mise en place des conseils municipaux ont été observées, dans le pays.
« Je tiens à dénoncer et condamner les violences inutiles perpétrées ça et là. La défiance vis-à-vis de la loi ainsi que le manque de tolérance, toutes ces pratiques sont aux antipodes des exigences de la démocratie et seront désormais combattues comme telles et leurs auteurs punis conformément à la rigueur de la loi », a prévenu le chef de l’Etat.
Conclusion, aucune affaire n’est, donc, enterrée. Même pas celle sur la mort de Thomas Sankara pour laquelle Blaise Compaoré aurait obtenu asile en Côte d’Ivoire.
Avec AFP