C’est acquis que les Nations-Unies ont, déjà, un parti pris en Centrafrique. Ce parti pris renforce un pays comme la France dont l’ingérence dans les affaires intestines centrafricaines devient manifeste, voire, indigeste. Il y a quelques jours, dans une émission de la télévision française, France 5, c’est Jean-Yves Le Drian, chef de la diplomatie française, qui s’en prenait, ouvertement, grossièrement même, aux mercenaires de la Société privée, Wagner, qu’il accuse de « capter » les ressources « fiscales » centrafricaines pour se faire payer. Aujourd’hui, c’est un groupe d’experts de l’ONU, qui appelle le gouvernement centrafricain à « mettre fin à toutes relations » avec les paramilitaires russes, en particulier, le groupe privé de sécurité Wagner, accusés de harceler et d’intimider « violemment » des civils. C’est la deuxième fois que les « experts » de l’ONU viennent mettre leur grain de sel dans le tapioca centrafricain. En mars, leur rapport allait exactement dans le même sens. On peut ne pas soutenir Touadéra pour telle ou telle raison. Cela dit, cette injonction de l’ONU est inacceptable et mérite qu’on dise au secrétaire général, Antonio Guterres, de mieux cadrer ses « experts ».
Les Nations-Unies ont fait part, mercredi, 27 octobre, de leur inquiétude vis-à-vis du groupe de sécurité privée russe Wagner qu’elles accusent de harceler et d’intimider « violemment » des civils en Centrafrique.
Les forces centrafricaines, épaulées, notamment, par des centaines de paramilitaires russes du groupe Wagner, selon l’ONU et la France, ont mené depuis le début de l’année une vaste contre-offensive contre des groupes rebelles. Moscou ne reconnaît, officiellement, la présence que de 1 135 « instructeurs non armés ».
« Nous sommes extrêmement préoccupés par les actes d’intimidation et les récentes informations faisant état de harcèlement violent commis par le personnel militaire et de sécurité privé à l’encontre d’individus et de communautés », ont déclaré les « experts » de l’ONU dans un communiqué. Le mot « experts » doit être mis entre guillemets car il s’agit d’une machination que l’ambassadeur russe-adjoint aux Nations-Unies, Dmitri Polianski, avait eu à dénoncer pendant cet été. Après avoir retardé la désignation des dits experts, la Russie avait demandé de mieux équilibrer les personnes qui composent les dites commissions surtout quand il s’agit des pays en crise comme le Soudan du Sud, le Mali, la RDCongo, la RCA, en y ajoutant,soit, des ressortissants russes ou des personnalités reconnues pour leur neutralité. Le rapport de l’ONU sur le Centrafrique qui vient de tomber montre la partialité des experts de l’ONU. Non seulement, ils sont anti-russes, mais, ils sont pro-français. On n’apprend pas à un singe à faire les grimaces. Membre du Conseil de sécurité, Vladimir Poutine, s’il le faut, paralysera, carrément, le fonctionnement de ces fameuses commissions, leur objectivité devenant problématique.
Les experts de l’ONU ont également reçu des informations selon lesquelles des membres du Groupe Wagner auraient commis des viols et des violences sexuelles à l’encontre de femmes, d’hommes et de jeunes filles dans de nombreuses régions du pays. Autrement dit, certains mercenaires de Wagner seraient d’affreux pédés qui viennent dévergonder les jeunes garçons centrafricains. Au pays de Poutine où l’homosexualité est un crime contre l’humanité (alors qu’en France, les hommes épousent les hommes et les femmes épousent les femmes au grand désarroi du pape François et de tout son Vatican), c’est un rapport qui devrait plutôt amuser la galerie. D’autant plus que dénombrer ces violences est quasi-impossible, selon les rapporteurs « car les survivants sont terrifiés à l’idée de saisir la justice par crainte de représailles ».
Antonio Guterres le 25 octobre 2017 avec Faustin Archange Touadéra à Bangui.
Les experts de l’ONU ne sont pas à leur première tentative de déstabilisation des institutions centrafricaines. Déjà, en mars, ils s’étaient prononcés sur des violations systématiques et graves des droits de l’homme, y compris du groupe Wagner, notamment, « des détentions arbitraires, des actes de torture, des disparitions forcées et des exécutions sommaires ». Ils ont rappelé mercredi que ce phénomène se poursuivait « sans relâche et en toute impunité ».
« Nous appelons le gouvernement centrafricain à mettre fin à toutes relations avec le personnel militaire et de sécurité privé, en particulier, le groupe Wagner », ont-ils conclu.
Classé deuxième pays le moins développé au monde par l’ONU, le Centrafrique a plongé dans une sanglante guerre civile depuis 2013, qui a baissé d’intensité depuis 2018 – même si des pans entiers de territoires continuent d’échapper au pouvoir central de Bangui. Le 15 octobre, le président, Faustin-Archange Touadéra, a décrété un « cessez-le feu unilatéral » de son armée et de ses alliés dans leur guerre contre les rebelles.
Un dialogue d’un demi-millier de personnes est annoncé pour pacifier le pays. Mais, aucune date n’est avancée, l’argent pour son organisation étant loin d’être rassemblé.
La question qui mérite d’être posée est celle-ci : l’ONU s’est-elle, définitivement, ajoutée aux organismes et pays qui s’activent pour la chute du président Touadéra ?
Faustin-Archange Touadéra n’est certainement pas le président le plus compétent que le Centrafrique ait jamais connu. Mais, c’est lui qui que les Centrafricains et les Centrafricaines ont voté. Si on respecte la démocratie, alors, alors, alors, qu’on le laisse travailler en paix, avec les partenaires de son choix.