Le président Kaboré a été arrêté en fin de matinée du 24 janvier par les militaires et se trouve dans une caserne. Si le coup d’état n’a pas vite été annoncé, c’est parce que depuis son arrestation, les négociations entre la Françafrique et les militaires avaient encours afin de trouver un compromis. Le nouvel homme fort du pays s’appelle le lieutenant-colonel, Paul Henri Sandaogo Damiba.
Pourquoi la Françafrique négociait ?
1- Parce que ce coup d’état n’est pas organisé par la Françafrique comme initialement prévu, mais, il est celui de certains militaires burkinabé qui ne sont pas dans des combines françafricaines…
2- Elle négocie parce que si elle laisse faire, elle aura trois fronts à gérer.
Celui de la Guinée, du Mali et du Burkina Faso.
3- Si la Françafrique perd aussi le Burkina-Faso, les militaires ivoiriens prendront aussi le pouvoir à Abidjan. Un effet domino se mettra en place et emportera aussi Macky SALL au Sénégal (sur notre photo le nouvel homme fort du Burkina Faso le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba).
● Maintenant pour comprendre ce qui passe aujourd’hui, revenons en arrière.
1- Souvenez-vous de nos multiples publications depuis l’année dernière sur le président burkinabé.
On lui demandait de faire le ménage autour de sa garde présidentielle et dans les casernes.
Car il y avait un véritable coup d’état qui était au-dessus de sa tête.
CE COUP D’ETAT LA, ETAIT PLANIFIÉ PAR LA FRANÇAFRIQUE.
Pourquoi ? Parce que, le président Kaboré, commençait véritablement à travailler pour son pays. Pour cela, il n’était plus un homme de confiance. Il fallait le dégager. Debout ou couché, peu importe.
Le président Kaboré, ayant pris la mesure du danger qui planait sur son régime, fin Juin 2021, limogea son ministre de la Défense, Cheriff Sy, qui jouait un double jeu. En réalité, il faisait partie du complot. Le président Kaboré profita, aussi, pour limoger son ministre de la Sécurité, Ousseni Compaoré. Motif officiel : « Attaque djihadiste meurtrière ayant entraîné des manifestations »
Le président Kaboré reprend alors le ministère de la Défense nationale et devient son propre ministre de la Défense. Il est aidé par le général, Aimé Barthélemy Simporé, ministre des Armées. C’est lui qui est passé à la télévision nationale, lundi, 24 janvier, matin, dire des choses en tâtonnant.
Les choses ne s’arrêtent pas là. En Octobre 2021, il procède à plusieurs changements à la tête des forces de défense et de sécurité. Il fait remplacer le chef d’état-major des armées, le général, Moïse Mingou. Il nomme à sa place, le colonel-major, Gilbert Ouedraogo.
Il nomme, aussi, le colonel-major, Marie Omer Herman Bambara, chef d’état-major de la gendarmerie nationale et le colonel, Ousmane Ouedraogo, chef d’état-major de l’armée de l’air.
Mais, la Françafrique qui est un serpent à plusieurs têtes, trouve rapidement d’autres taupes pour faire le coup d’ état, ainsi que, les affaires reprennent.
Le coup d’état contre Kaboré est repoussé à plus tard, car Assimi Goita vient de rebattre les cartes au Mali en limogeant le président et le premier ministre de la transition.[…]
Il y a quelques jours, la Françafrique coincée au Mali, fait un deal avec le président Kaboré.
La Françafrique demande au président Ouattara de la Côte d’Ivoire de prendre la tête des sanctions de la CEDEAO contre le Mali. Ouattara met la machine en place pour punir le Mali, mais, refuse de se mettre devant. Car en Côte d’Ivoire, il y a 4 millions de Maliens qui y vivent et donc plus de 3 millions sont devenus Ivoiriens. Ce sont ces Maliens qui constituent l’électorat de Ouattara en Côte d’Ivoire. Ce sont eux qui votent à chaque fois, pendant les élections.
Il propose, donc, à la Françafrique de demander au président du Faso, de se mettre devant.
C’est le président Ouattara qui est chargé d’ameuter les autres chefs d’Etat de la CEDEAO francophone et le Ghana. Le Nigeria est ameuté par les USA via la diplomatie française.
Le deals c’est quoi, la Françafrique demande au president, Kaboré, de prendre les devants des sanctions contre le Mali. Mais, le président, Kaboré, est réticent.
En échange, la Françafrique lui donne des informations sur les militaires qui veulent renverser lui et son régime. Le président Kaboré accepte le deal.
Il va au Sommet de la CEDEAO, il est plus virulent contre le Mali que Ouattara lui-même qui est le vrai coursier qui exécute ce complot contre le Mali…
C’est ainsi que, de retour à Ouagadougou, le président, Kaboré, fait arrêter le lieutenant-colonel, Emmanuel Zongrana, et sept autres militaires. Ils sont, officiellement, accusés de tentative de coup d’état.
Le procureur militaire annonce aux populations que, le lieutenant-colonel Zongrana et sept autres soldats ont été arrêtés parce qu’ils projetaient de déstabiliser les institutions de la République et ont été dénoncés par un membre de la bande.
C’est juste la Françafrique, qui a sacrifié ses hommes de mains au sein de l’armée burkinabè qui avaient pour mission, de faire un coup d’état au président Kaboré.
Lorsque la Françafrique, en fonction de ses intérêts, est coincée, n’hésite pas à sacrifier ses esclaves de maison. Le lieutenant-colonel Zongrana a été sacrifié et paie le prix de sa traîtrise contre les institutions de son pays.
En conclusion, le président Kaboré est entre les mains des militaires depuis ce 24 janvier matin. La Françafrique est restée longtemps en négociation avec les militaires pour trouver un compromis.
Les militaires annoncent leur coup d’état à la télévision lundi 24 janvier.
Les militaires ont refusé de vivre le même cas que les Gabonais en 1964.
Dans la nuit du 17 au 18 Février 1964, il y eut un coup d’état contre le président Léon Mba, au Gabon. Une poignée d’officiers déposa le président Léon Mba. La Françafrique rentra en négociations avec les mutins. Un compromis fut trouvé avec les mutins. Les soldats français allèrent chercher le président déchu, Léon Mba, pour le raméner au palais présidentiel. Le président était en chemise de nuit, les yeux remplis de peur. Les soldats français lui annoncèrent : » Vous êtes à nouveau président « . Le président lui-même était étonné.
Deux semaines plus tard, les mutins furent arrêtés. Des peines de morts et des travaux forcés furent prononcés contre eux.
La lettre de démission du président Kaboré : il s’agit bien de son écriture.
La Françafrique les avaient eus. Cette expérience-là, les soldats burkinabé ne souhaitaient pas la vivre. Conséquence, ils ont fermé la porte à la Françafrique en déclarant leur putsch à la télévision. Quant à Roch Marc Christian Kaboré, il est en lieu sûr, gardé par les militaires.