Ce qui devait arriver arriva. Sassou-Nguesso a fait des émules en Afrique centrale. Son hold up électoral proclamé en pleine nuit (2 h00 GMT), a été copié collé par la Cour constitutionnelle du Gabon qui, a fait de même, pour proclamer (presqu’à la sauvette) Bongo Ondimba Ali (BOA) vainqueur de l’élection présidentielle du 27 août 2016.
Par décision 052/CC du 23 septembre 2016, voici les résultats lus par la présidente de la Cour constitutionelle, Marie-Madeleine Mborantsuo, entre 23h50 et 23h52 GMT :
595.406 inscrits
357.434 votants
15.987 bulletins nuls
341.447 suffrages exprimés, soit, un taux de 57,35%.
Voici les suffrages exprimés pour chaque candidat :
Bongo Ondimba Ali : 172.990 voix soit 50,66%
Jean Ping : 161.287 voix soit 47,24%
Gérard Ella Nguéma : 515 voix soit 0,15%
Pierre Claver Maganga Moussavou : 1.173 voix soit 0,34%
Bruno Ben Moubamba : 2.010 voix soit 0,59%
René Ndong Sima : 1.432 voix soit 0,42%
Moussavou King : 458 voix soit 0,13%
Minlama Mitogo : 386 voix soit 0,11%
Paul Mba Abessole : 778 voix soit 0,23%
Abel Bombé Nzondou : 420 voix soit 0,12%.
« Est élu président de la République, Bongo Ondimba Ali avec 172.990 voix soit 50,66% », a enchaîné la belle-mère de BOA, d’une voix monocorde qui trahit une certaine gêne.
Quelques minutes, seulement, après avoir proclamé ces résultats, vers 24h00 GMT, BOA s’est présenté, aux côtés de son épouse, Sylvia, devant des centaines de partisans qui l’attendaient dans une salle chauffée comme jamais, pour lire un court message à la nation. Il remercie ses partisans, invite le pays à se rassembler dans la paix, et annonce la tenue d’un dialogue avec l’opposition. Sous les applaudissements de ses fans. Ce hold up, après celui de 2009, ne passe pas. Déjà, dans Libreville, des attroupements commencent à se former. Le verdict de la Cour constitutionnelle condamne le Gabon à vivre dans les troubles. Il s’agit d’une grande responsabilité qui va peser sur les fragiles épaules de Mborantsuo. Il est sûr et certain que le peuple va revendiquer sa victoire usurpée.