A peine le Sommet de Riyad terminé, dimanche, 21 mai, au soir, Alassane Ouattara (sur notre photo saluant le roi Salman, dimanche, 21 mai, matin, à la Salle de Conférences Roi Abdulaziz) a, immédiatement, sauté dans son « Air Force One » pour rentrer en Côte d’Ivoire où le feu couvait sous la cendre. Dès hier, lundi, 22 mai, il a présidé les premières réunions de crise. Le pays va (très) mal. Sous sa très haute direction. Trois personnes ont été tuées, ce mardi, 23 mai, matin, lors d’affrontements, à Bouaké (Centre), entre forces loyalistes et ex-rebelles démobilisés, qui bloquaient l’entrée de la ville, réclamant des primes similaires à celles des mutins, qui ont ébranlé la Côte d’Ivoire, la semaine dernière.
L’assaut est survenu vers 7h00 (locales et GMT) pour enfoncer les barrages érigés par des manifestants qui bloquaient, depuis la veille, l’entrée Sud de la ville : « C’est grave ce qui est arrivé. Nous avons trois morts dans nos rangs », dénonce Amadou Ouattara, porte-parole-adjoint des démobilisés. « Je ne sais que dire. Je n’aurais jamais imaginé qu’on puisse tirer sur des personnes aux mains nues qui manifestaient ».
Les démobilisés, dont le nombre est estimé à environ 6.000 à travers le pays, sont d’anciens rebelles qui n’ont pas été intégré à l’armée, contrairement, aux mutins, bien qu’ils aient participé, comme ces derniers, à la rébellion qu’entretenait Alassane Ouattara, pour accéder au pouvoir par un coup d’état militaire. Lors de la mutinerie mi-mai, un démobilisé avait été tué à Bouaké par des soldats révoltés qui estimaient que les revendications des démobilisés mettaient en péril le paiement de leurs primes.
Les démobilisés réclament « 18 millions de F CFA de primes » (27.000 euros) alors que les mutins ont obtenu 12 millions (18.000 euros) après avoir mené deux mouvements de janvier et mai, et obtenu 5 millions de F CFA en 2014, ce qui fait un total de 17 millions de F CFA. Comme quoi, s’organiser en rébellion pour accéder au pouvoir par des moyens anti-démocratiques, est payant, aussi bien, pour les rebelles (mutins et démobilisés) que pour leurs patrons (Ouattara et ses amis).
Toutefois, au sein du RDR, le parti du chef de l’Etat, on commence à crier à la trahison. Son responsable à la Communication dénonce, ce matin, les « laudateurs » tapis dans l’ombre au gouvernement et dans le cabinet présidentiel, et qui ne jouent pas franc jeu en ne donnant pas les bonnes informations au chef de l’Etat, afin qu’il prenne les bonnes décisions. Le communiqué du RDR montre que le pouvoir ivoirien nage en pleine hypocrisie. Il est écrit dans la Bible : « Qui crache en l’air retombe sur sa face », tout comme on y lit, aussi, « Qui tue par l’épée périra par l’épée ».
L’état-major soupçonne que certains proches du pouvoir abritent des caches d’armes dans le pays, après qu’on a trouvé des armes lourdes dans une villa appartenant au chef du protocole de Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale. Pendant que l’enquête suit son cours, la Côte d’Ivoire a retrouvé ses vieux démons que le pays avait connus au lendemain du coup d’état de décembre 1999. A l’allure où vont les choses, il n’est pas exclu qu’Alassane Ouattara ait, bientôt, peur de sa propre ombre.
Afriqueeducation.com l’a dit et le redit : si le président Ouattara n’agit pas vite (il sait ce qu’il doit faire), c’est avec regret qu’il faudra considérer que le pire est devant la Côte d’Ivoire.