L’entourage d’Emmanuel Macron peut pousser un Ouf de soulagement. Il n’ira pas « jeudi ou vendredi » auprès des troupes françaises au Tchad, prendre les « coups », comme avait dit François Hollande, alors qu’il dirigeait le parti socialiste : « En Afrique, il n’y a que des coups à prendre », expliquait-il pour justifier son désintérêt à l’endroit du continent noir, cette Afrique qui a tant enrichi ses compatriotes. Devenu président de la République, en 2012, il avait bien démarré son magistère africain avant de sombrer corps et âme, plus tard, dans la Françafrique. Hollande a très mal fini. Une déception grandissime pour les Africains.
Au regard de ce qui est arrivé à Hollande et même à Manuel Valls (dont les relations avec le président du Congo-Brazzaville) ont fait hérisser les poils des Congolais de la diaspora, Emmanuel Macron se sait surveillé comme du lait au feu. Sur les questions africaines, il n’aura pas d’état de grâce. Il n’aura pas droit à l’erreur. Au moindre impair, on lui « tirera » dessus, et c’en sera fini de sa virginité (africaine), et aura droit au même classement que ses tristes prédécesseurs.
Le nouveau chef de l’Etat avait annoncé dès son élection qu’il effectuerait, rapidement, une visite auprès des troupes françaises engagées sur une opération extérieure. A l’hôpital militaire Percy de Clamart dans les Hauts-de-Seine, il avait pris soin de s’entretenir, hier, juste après son investiture, avec deux soldats blessés au Mali.
La force Barkhane mobilise 4.000 soldats français dans cinq pays du Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad et Mauritanie) pour lutter contre le terrorisme.
Au Nord-Mali où Hollande a (très bien) commencé le job, début 2013, mais ne l’a pas terminé, les djihadistes y font la pluie et le beau temps, devant les soldats français, visiblement, en sous-nombre, épaulés par des forces onusiennes, et surtout, par une armée malienne qui n’a d’armée que le nom. Du boulot en perspective pour le « jeune » président.