CONGO-BRAZZAVILLE : Le dictateur perd son bras de fer avec l’Union européenne

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On ne s’improvise pas ministre des Affaires étrangères, sauf au Congo-Brazzaville. Après 32 ans passés à la tête de l’Etat, le dictateur ne le sait pas encore. Que sait-il finalement ? Avec son ministre, Jean Claude Gakosso, qu’il aurait dû laisser au ministère de la Culture où sa spécialité était d’organiser le FESPAM avec ses belles invitées, le dictateur vient de ramasser une gamelle auprès de l’Union européenne, qui alimentera les conversations pendant de longues semaines dans le pays.

Assurément, Saskia de Lang (notre photo lorsque le couple présidentiel lui remettait l’otage polonais le 28 novembre 2014), n’est pas le genre de Jean-Pierre Vidon qui va, bientôt, quitter le Congo, après avoir mis la réputation de son pays, la France, par terre. Pour preuve, parlez de la France à la très grande majorité des Congolais du Congo, il n’y aura que des insultes pour François Hollande et Manuel Valls. Il en est de même de la diaspora dont un de ses représentants, Alain Mabanckou, a préféré, lui, écrire directement au chef de l’Etat français, pour lui signifier sa colère. Le monde entier lui a donné raison. Or, si les choses en sont arrivées là, c’est à cause, en grande partie, de l’ambassadeur français au Congo qui n’aura pas été, du tout du tout, à la hauteur, ce qui n’est pas le cas de Stephanie S. Sullivan, la dynamique ambassadrice des Etats-Unis, à qui Sassou avait voulu faire subir le même sort, l’année dernière, avant d’effectuer un rétropédalage dont il a gardé le secret. Après chacune de ces deux tentatives ratées, il a, à chaque fois, ravalé son chapeau. Mais comme il est né avant la honte…

Le dictateur, aidé en cela par son piètre ministre des Affaires étrangères, en demandant le rappel définitif de l’ambassadrice de l’Union européenne, alors que c’est une diplomate plutôt appréciée, à Bruxelles, a franchi la ligne rouge. Le pouvoir lui ferait, entre autres griefs, porter le chapeau du refus du visa essuyé par le premier ministre, Clément Mouamba.

Sassou qui n’apprécie les femmes que quand il a le dessus sur elles, se rend compte tous les jours qu’il ne représente pas grand-chose au sein de la communauté internationale, même si on l’avait bombardé, en son temps, facilitateur de la crise centrafricaine. C’était, juste, pour lui permettre de bien sortir de la politique, la tête haute. Mais il a raté cette excellente occasion à cause de son entêtement à la Nkurunziza.

Ainsi donc, c’est ce trio de femmes, Stéphanie S. Sullivan, Saskia de Lang et Federica Mogherini, qui lui donne du fil à retordre. C’est aussi ce trio de femmes qui permet à l’opposition de tenir le bon bout car, disons-le, elles sont, difficilement, corruptibles.

« Nous insistons toujours sur le fait que nos chefs de délégation doivent agir dans le plein respect de la Convention de Vienne, et sommes convaincus que Mme De Lang a respecté ses obligations à cet égard. Elle jouit de notre pleine confiance et de notre soutien », ont répondu les services de Federica Mogherini, à Bruxelles. Et d’ajouter sur un ton menaçant : « Toute décision de votre part à son égard aura un impact sur la relation confiante entre l’UE et la République du Congo ».

Ce soir, le dictateur va mal dormir. Gakosso aussi.

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