C’est un grand honneur pour le tout nouveau président centrafricain, le professeur de mathématiques, Faustin Archange Touadéra (notre photo où il accueille François Hollande, ce 13 mai, à Bangui M’Poko), de recevoir, six semaines, après son investiture, le chef d’Etat que tous ses homologues de l’Afrique francophone, souhaiteraient accueillir chez eux. Hollande aura mis cinq ans à l’Elysée sans jamais fouler le sol gabonais ou congolais, par exemple, pourtant, deux grands pays de la mouvance françafricaine. Mais au-delà de cette symbolique, il faudra beaucoup chercher pour justifier une telle visite car, pour aller à Abuja, on ne passe pas par Bangui, mais, par Accra, Lomé, ou Cotonou, si on veut éviter Yaoundé ou Malabo. Encore que le « Grand Chef Blanc » (comme on l’appelle en Afrique) avait été, à Cotonou et à Yaoundé, en juillet dernier. A chaque étape, une escale de quelques heures. Pas plus.
C’est donc un exploit pour Faustin Archange Touadéra de l’accueillir. Ca lui fait, franchement, du bien. Mais après ? Hollande, pendant son escale, n’a même pas apporté de l’eau à boire à ce pays, fortement, en crise. Il a, au contraire, pris du bon temps, en allant se pavaner au PK 5 musulman. Côté sous où il était attendu, il n’a rien laissé, non plus, ne serait-ce que pour qu’on se souvienne que le « Blanc de Paris » était passé par là. Il a fait juste quelques promesses et prononcé quatre ou cinq belles phrases, qui ne valaient, réellement, pas un déplacement qui va coûter cher aussi bien aux contribuables français que centrafricains. Car il a bien fallu mobiliser tout le Centrafrique pour assurer un accueil digne de ce nom à la délégation française. Et ce n’est pas gratuit.
Afriqueeducation.com persiste et signe (lire « Françafrique : François Hollande en campagne pour 2017 » posté le 6 mai 2016 à 20h00) : François Hollande est, déjà, en campagne. Son obsession d’un deuxième mandat dont les Français ne veulent pas, est plus forte que leur volonté de l’envoyer à la retraite anticipée qui lui tend les bras. Mais comme il a, toujours, compté sur sa belle étoile, on verra ce qu’il décidera à la fin de l’année, moment choisi, lui-même, pour annoncer sa candidature (ou non) à sa propre succession.