Il s’agit d’un Sommet convoqué par Ban Ki-moon, dans le prolongement de la COP 21 tenue, en France, à la fin de l’année dernière. Les chefs d’Etat sont invités à signer le 22 avril, au siège des Nations-Unies, l’Accord discuté à Paris. Ségolène Royal, la ministre française de l’Ecologie qui l’avait managé aux côtés de son collègue des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a repris, toute seule, ce dossier, après le départ de ce dernier au Conseil constitutionnel. C’est à ce titre qu’elle avait effectué, il y a quelques mois, plusieurs visites de sensibilisation, dans quelques pays africains triés sur le volet. Déjà, Brazzaville n’en faisait pas partie.
Les chefs d’Etat africains suivants y seront : le Togolais, Faure Gnassingbé, le Centrafricain, Faustin Archange Touadéra, l’Ivoirien, Alassane Ouattara, le Gabonais, Ali Bongo Ondimba, l’Ethiopien Dessalegh, le Rwandais, Paul Kagame, le Sud-Africain, Jacob Zuma, et quelques autres. Mais pas le dictateur congolais, Denis Sassou Nguesso, que ses compatriotes surnomment « Monsieur 8% ». Ban Ki-moon éviterait de lui serrer la main. A titre d’information, les Nations-Unies, dans le prolongement de l’Union européenne et de Washington, n’ont guère validé l’élection de Sassou Nguesso, à cause d’un processus truffé de fraudes. La victoire de Sassou fut d’ailleurs annoncée à 3 heures du matin, alors que téléphones, sms et internet, restaient coupés.
Recevant Abdoulaye Bathily, son représentant en Afrique centrale, lundi, 18 avril, à Brazzaville, le dictateur s’était montré très désagréable à son endroit en arrachant, pratiquement, de ses mains, le message du secrétaire général qu’il venait lui transmettre (respectueusement). Bathily s’en était même étonné. On a senti que le courant passait très mal entre les Nations-Unies et Brazzaville.
Le dernier dossier de la discorde en date, entre les deux partenaires, ce sont les bombardements du Pool par l’aviation du dictateur. Ban Ki-moon a demandé, avec insistance, à voir plus clair dans ces bombardements que les hélicoptères de combat du dictateur continuent d’effectuer dans le département du Pool, malgré le tollé général que cela suscite au sein de la communauté internationale. Y compris à la Cour pénale internationale où on a, désormais, Sassou à l’oeil. Le dictateur qui entend faire de cette partie du Congo, une zone de tuerie à huis clos, a fait la sourde oreille. Hier, le Quai d’Orsay est venu en renfort des Nations-Unies afin que Brazzaville consente à ouvrir le Pool aux experts des Nations-Unies et de la Croix rouge internationale. Mais la décision de l’homme fort qui a bravé la communauté internationale, ainsi que, le ciel et la terre réunis, se fait toujours attendre. Pendant ce temps, continuent de mourir les Congolais sous les balles du même dictateur.
Mais alors qu’il fut l’un des principaux bailleurs de fonds de la COP 21, à Paris, le fait que Sassou Nguesso ne soit pas invité, à New York, pour parler du Bassin du Congo en tant que porte-parole de l’Afrique, est plus qu’un symbole. Plus grave, c’est un motif d’inquiétude pour ceux qui le voyaient encore au pouvoir, pour leur propre intérêt.