Le dictateur vient de faire encercler la résidence de l’ancienne candidate à la présidentielle, Claudine Munari, afin d’empêcher la manifestation qu’elle veut organiser, vendredi, 15 avril, à 14h00, à Brazzaville. Cette manifestation populaire, soutenue par les plate-formes de l’opposition IDC et FROCAD, est appelée à faire foule. Sassou Nguesso qui ne sait plus sur quel pied danser en a pris peur à l’idée qu’elle ne déborde et que les manifestants aillent le chasser du palais présidentiel.
Surnommée la « Mère de la Nation », Claudine Munari est une personne stratégique au sein de l’IDC-FROCAD. Elle y est la seule femme qui compte, réellement, à avoir participé à l’élection présidentielle du 20 mars, aux côtés des 8 candidats masculins. C’est elle qui avait fait signer à ses camarades de l’IDC-FROCAD, devant participer à la présidentielle, la Charte de la Victoire, qui permet aux uns et aux autres de se soutenir mutuellement, et éviter de se faire récupérer par le dictateur avec ses espèces sonnantes et trébuchantes. Jusqu’à aujourd’hui, cette Charte aide le coordinateur de l’IDC-FROCAD, Charles Zacharie Bowao, à tenir ses troupes. C’est une femme qui n’est pas dans l’excitation (politique) mais qui sait raisonner juste pour faire mouche. C’est pourquoi le dictateur ne la porte (plus) dans son cœur, depuis sa démission fracassante du gouvernement en 2015. Elle est même devenue son adversaire politique à abattre en priorité.
Selon nos informations, il aurait donné des instructions fermes de s’ « occuper » d’elle afin qu’il n’y ait pas de « perturbations pendant son investiture » samedi 16 avril. Ce jour, en effet, le dictateur veut se faire introniser « roi du Congo » devant un parterre d’invités spéciaux qu’il se démène à faire venir à Brazzaville. Mais ça va être difficile : rares sont les chefs d’Etat sollicités qui fouleront le sol de Brazzaville à cet effet.
Après André Okombi Salissa et Jean Marie Michel Mokoko, Claudine Munari est le troisième Grand Candidat de l’opposition à avoir refusé de reconnaître la « victoire » du dictateur, et de ce fait, placée, ipso facto, en résidence surveillée. Ainsi va la vie démocratique au Congo-Brazzaville, le pays de « l’homme de paix ».
Sassou Nguesso est plus fort que la communauté internationale. Il est même plus fort que le ciel et la terre réunis. Cependant, les signes de frilosité dont il fait montre depuis sa « victoire », ne trompent plus. Son régime est finissant, et peut s’écrouler à tout moment, sans l’annoncer. Il ne le sait que trop bien. D’où la montée de son adrénaline.
Si un seul cheveu de Madame Munari arrivait à manquer, le dictateur en répondrait de la manière la plus sévère.