A force de suivre Donald Trump, le jeune président français, Emmanuel Macron, va finir par lui ressembler (notre photo). Comme Donald Trump qui, lui, préfère utiliser son compte tweeter pour communiquer, Emmanuel Macron vient, aussi, de s’illustrer, sur sa page Facebook, vendredi, 27 avril, en annonçant la création de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage. Une première depuis un an qu’il préside aux destinées de la France. Ce haut lieu de mémoire sera présidé par l’ancien premier ministre et ancien maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault. L’annonce a été faite à l’occasion du 170e anniversaire de l’abolition de l’esclavage.
Jean-Marc Ayrault est un homme rassurant. Contrairement à beaucoup de ses amis socialistes, lui, reste intègre. Et il peut être digne de confiance. Car les Noirs (où qu’ils soient) refusent, désormais, d’être des gadgets, des faire-valoir, des prétextes pour des intérêts cachés. Et à cet égard, même si on peut dire que mieux vaut tard que jamais, la création de cette Fondation au moment où les Africains ouvrent les yeux sur le rôle néfaste que la France a joué et continue de jouer à des degrés divers dans certains pays africains (Françafrique), doit interpeller les Africains pour qu’ils deviennent, enfin, des sujets du droit international et non plus de simples objets comme ils le sont depuis l’esclavage, la colonisation et la néo-colonisation. C’est pourquoi il faudra voir le contenu, les programmes et les actions concrètes de cette future Fondation avant d’aviser. La France tient, toujours et encore, à son rang mondial. Or, de par sa taille et ses contre-performances dans bien des domaines, cette ambition est en train de s’éloigner. Que deviendrait-elle sans ses anciennes colonies d’Afrique ?
« Cette fondation sera logée à l’Hôtel de la Marine où l’abolition de l’esclavage fut décrétée le 27 avril 1848, peut-on lire sur la page Facebook du chef de l’Etat. Elle sera dotée de moyens humains et financiers mais aussi scientifiques pour mener des missions d’éducation, de culture, de soutien à la recherche et aux projets locaux. »
La Fondation aidera, également, à replacer l’esclavage dans le temps long de l’histoire de la France, du premier empire colonial français à nos jours.
Emmanuel Macron justifie la création de ce lieu car « il est impossible de parler de la France d’aujourd’hui sans parler de son passé colonial, sans dire en particulier le rapport singulier qu’elle entretient avec le continent africain, cette relation complexe et profonde qui est devenue une part inaliénable de nos identités respectives ».
Rappelons qu’Emmanuel Macron soutient, également, le projet d’ériger un mémorial national pour rendre hommage aux victimes de l’esclavage, dans le Jardin des Tuileries, à Paris.
Cela dit, on arrêtera, jamais, de lui poser cette question : à quand l’abolition de la Françafrique ?