Professeur titulaire de mathématiques et homme politique humble et fort modeste, Faustin Archange Touadera a répondu à toutes nos questions, sans en éluder aucune, de façon à ce que tous les Centrafricains comprennent la grande ambition qu’il nourrit pour le Centrafrique. Si le candidat annonce être « convaincu de (sa) victoire », c’est parce qu’il compte, avant tout, sur « l’engouement de la population qui, dorénavant, n’est plus manipulable. La crise que le pays traverse, actuellement, a, beaucoup, mûri ses compatriotes. C’est l’avis du (probable) futur président centrafricain.
Le professeur, Faustin Archange Touadera, s’est engagé dans cette présidentielle, sans soutien officiel de son propre parti, le KNK, mais avec le soutien des Centrafricains, qui ont su faire la part des choses, entre les promesses et les pratiques politiques de l’ensemble de la trentaine de candidats. Son arrivée au deuxième tour n’est pas un fait de hasard. Lui n’est pas surpris en tout cas.
« Je mènerai une lutte sans vergogne contre la corruption, le népotisme, le clientélisme, l’affairisme, autrement dit, je ferai la promotion de l’excellence. L’éthique sera promue comme principe de base, ainsi que, le leadership efficace », répond-il à la question, « quelles sont les grandes lignes de votre programme pendant ce mandat » ?
Le candidat Touadera n’a rien de personnel contre aucun de ses trois prédécesseurs : « Michel Djotodia et Catherine Samba-Panza sont des compatriotes envers lesquels je ne nourris pas d’animosité, aussi bien, que je n’en nourris guère vis-à-vis de quiconque ». Concernant François Bozizé qu’il a servi pendant cinq ans comme premier ministre, jusqu’à l’arrivée de Séléka, en 2013, Touadera affirme : « Il m’a donné l’occasion de faire mes premières armes en politique (mais il) est justiciable comme l’est chaque Centrafricain. Je ne formule aucun grief contre lui. Cependant, ceux qui sont à même de soutenir leurs accusations contre lui, n’ont qu’à le faire devant la justice ».
Le professeur, Faustin Archange Touadera, dit beaucoup de choses dans cette interview : ce qu’il ferait les 100 premiers jours, ses relations « qui sont bonnes avec les promoteurs du secteur privé » depuis l’époque où il était premier ministre, comment il travaillerait avec une assemblée où il n’a pas de majorité et en plus, comme candidat indépendant, ce qu’il pense de la Françafrique dont le Centrafrique est l’un des derniers bastions, ce qu’il pense de son prochain gouvernement s’il était élu, et bien d’autres choses les unes plus intéressantes que les autres.
A lire dans le numéro 432 du 1er au 14 février 2016 d’Afrique Education, en vente, à partir du jeudi, 28 janvier, chez les marchands de journaux. Possibilité de télécharger le numéro 432 en cliquant « Boutique » (suivre les indications).