La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA) a annoncé qu’elle enquêtait sur de nouvelles allégations d’abus et d’exploitation sexuelle par des Casques bleus de l’ONU et des forces internationales, à Bangui, et a réitéré la politique de tolérance zéro de l’Organisation en la matière.
Le représentant spécial du secrétaire général pour la République centrafricaine (RCA), le Gabonais, Parfait Onanga-Anyanga (sur la photo avec Ban Ki-moon), et le commandant de la force de l’ONU ont rencontré, mardi, 5 janvier, des membres de la composante militaire et de la composante police de la MINUSCA dans la capitale centrafricaine.
« Le représentant spécial a réitéré son engagement sans faille envers la politique de tolérance zéro du secrétaire général et leur a rappelé qu’il n’y aurait pas de complaisance envers les auteurs et les complices de ces crimes, qui traumatisent des personnes vulnérables, et ternissent l’image des Casques bleus, l’honneur de leur pays et le drapeau de l’ONU », a expliqué la MINUSCA dans un communiqué de presse.
« Le béret bleu et le casque bleu que vous portez représentent l’espoir pour la population vulnérable de la République centrafricaine », a dit M. Onanga-Anyanga lors de cette rencontre.
Le représentant spécial a indiqué qu’il y avait des discussions, actuellement, avec le Haut-Commissariat des Nations-Unies aux droits de l’homme (HCDH) sur des actions conjointes destinées à renforcer la capacité de la MINUSCA à lutter contre ces abus.
Parmi les autres mesures à venir, l’ONU prévoit, aussi, d’établir une brigade conjointe police-force chargée d’identifier les auteurs de ce type d’abus et d’en prévenir la répétition. Le représentant spécial a souligné la nécessité de mener des patrouilles, dans les camps de déplacés, en collaboration étroite avec les forces de sécurité centrafricaines. Il a, aussi, renouvelé son engagement à protéger les lanceurs d’alerte.
« La Mission continue d’enquêter sur toutes les allégations de comportement fautif », a rappelé la MINUSCA.
M. Onanga-Anyanga a invité les pays contributeurs de troupes concernés à mener, immédiatement, leurs propres processus d’enquête au niveau national.
Au cours de la semaine écoulée, des employés du bureau du Fonds des Nations-Unies pour l’enfance (UNICEF), à Bangui, ont effectué quatre visites pour rencontrer les quatre victimes présumées mineures. L’UNICEF travaille avec un partenaire local pour aider les jeunes filles à recevoir des soins médicaux, et évaluer leurs besoins psychosociaux. Les jeunes filles ont, également, reçu des vêtements, des chaussures et des kits d’hygiène.
« Il n’y a pas de place dans le maintien de la paix pour ceux qui trahissent la confiance des gens que nous sommes venus aider », a conclu le représentant spécial.
Ce n’est pas la première fois que la MINUSCA fait état d’allégations d’abus sexuels par des Casques bleus. De précédentes allégations ont, notamment, conduit, à la démission, en août 2015, du précédent chef de la MINUSCA, Babacar Gaye.
En septembre 2015, à l’occasion d’une réunion avec les pays fournisseurs de contingents aux missions de la paix de l’ONU, le secrétaire général de l’Organisation, Ban Ki-moon, avait annoncé une série de mesures visant à mettre fin aux abus sexuels commis par le personnel onusien déployé en mission sur le terrain.