Le dictateur n’avait plus que deux cartouches dans son fusil usé. En nommant premier ministre, Clément Mouamba (comme l’avait d’ailleurs annoncé afriqueeducation.com dans l’article : « Congo-Brazzaville : Vers une présidentielle anticipée en mars 2016 avec Clément Mouamba comme premier ministre », publié samedi, 12 décembre 2015, à 16h46 ), il a tiré la première balle. Si celle-ci n’arrive pas à lui donner satisfaction, en « tuant » l’ennemi (l’opposition), il sera, alors, obligé de tirer la deuxième et dernière balle de son fusil. Ce sera, cette fois, le dialogue avec l’opposition. Le dictateur joue, donc, aujourd’hui, son avenir d’homme tout court.
Entre sauver sa peau, comme l’y invitent certains de ses amis, en organisant un dialogue pour sa survie d’homme, ou aller jusqu’au bout de sa stratégie jusqu’au boutiste actuelle, que condamne, fermement, la communauté internationale, et qui est en train de le perdre, lui, et son clan, qui ne s’en sortira pas indemne, non plus, c’est un casse-tête chinois que vit, actuellement, le dictateur. Les moments sont, tellement, durs pour lui qu’il se rend compte qu’il a de moins en moins d’amis (sûrs). Et, puis, le cours actuel du baril ne lui donne plus une grande marge de manœuvre. Il ne peut, donc, plus corrompre, sans compter, comme avant.
Clément Mouamba a pour rôle de faire taire la contestation grandissante et de « laminer » l’IDC-FROCAD, ainsi que, les velléités contestataires de la société civile. La « rupture » annoncée par le dictateur pendant son discours d’investiture, attendra. Seulement, Mouamba n’est pas le bienvenu dans le NIBOLEK, son fief, et encore moins dans le Kouilou et le Pool. Alors, comment fera-t-il ? That is the question.
Après quelques jours de somnolence, l’IDC-FROCAD a pondu un communiqué, vendredi, 22 avril, pour condamner les attaques par les bandes armées du dictateur, dans les quartiers Sud de Brazzaville, le 4 avril, et les bombardements dans le département du Pool, qui se poursuivent toujours. Sous la coordination du professeur, Charles Zacharie Bowao, l’IDC-FROCAD demande à Sassou « d’arrêter » de tuer les Congolais et invite « les Nations-Unies, l’Union européenne, l’Union africaine et l’Organisation internationale de la francophonie, à se mobiliser pour la sortie de la crise au Congo par un « Dialogue politique inclusif » ». Car il faut bien le dire, le Congo, avec le gouvernement Mouamba, ou pas, est bloqué. Bientôt, les villes mortes et autres manifestations vont reprendre de plus belle. Et le fait de maintenir Jean Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa en résidences surveillées, cernées par des chars et des blindés de la garde présidentielle, ne peut que montrer le caractère guerrier « d’homme de paix » du dictateur de Brazzaville, aujourd’hui, pris à son propre piège. Les agissements du dictateur montrent que l’opposition tient, incontestablement, le bon bout. Sassou ne sait plus ce qu’il doit faire.
Une autre grosse source d’inquiétude chez le dictateur : l’armée commence à se poser les questions sur son soutien (aveugle) à la stratégie actuelle : est-elle là pour protéger le Congo et les Congolais ou pour les tuer ? Le débat fait, déjà, rage dans certains cercles des officiers. Est-ce pour cela que Sassou préfère, maintenant, envoyer sa garde républicaine dirigée par son parent, le général Nianga (notre photo), en première ligne ? Une certitude : le dictateur doute, déjà, de son armée. A l’investiture, par exemple, il a interdit les traditionnels 21 coups de canon, qui devaient « saluer » son entrée en fonction dans sa « Nouvelle République ». D’autre part, il refuse, maintenant, de passer la nuit à l’étranger. La peur est, vraiment, dans son camp. Qui l’aurait cru il y a quelques semaines seulement ?