Plus de 300 entrepreneurs d’Afrique et d’Allemagne se sont réunis, à Berlin, à l’occasion du premier Sommet commercial Allemagne-Afrique, sur l’invitation de la nouvelle initiative pour l’Afrique subsaharienne de l’économie allemande. Dans son discours d’ouverture, le ministre fédéral des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a attiré l’attention sur les signes encourageants venant d’Afrique en matière d’économie, soulignant, notamment, qu’en 2015, pour la première fois, les investissements directs, en Afrique, excèdent l’aide au développement.
C’était le premier Sommet commercial de ce genre en Allemagne. Initié par l’Association des chambres de commerce et d’industrie allemandes, la Fédération des industries allemandes, la Fédération allemande du commerce en gros et extérieur, ainsi que, l’Association Afrique de l’industrie allemande, le Sommet a été accompagné au niveau politique par les ministères fédéraux des Affaires étrangères, de l’Economie et de la Coopération économique et du Développement.
Pendant deux jours, ils étaient 300 participants, environ, à discuter des chances et des défis de l’économie africaine émergente pour les entreprises allemandes, des moyens de coopération efficace entre les entreprises et des tendances futures en Afrique. Dans son discours d’ouverture, M. Steinmeier a reconnu que les Etats fragiles, la sous-alimentation et les conflits violents font, toujours, partie de la réalité africaine. Néanmoins, les chiffres encourageants sont tout aussi réels :
Selon la Banque mondiale, 6 sur 11 économies nationales connaissant la plus forte croissance en 2015 se situent en Afrique subsaharienne.
La sous-alimentation a diminué d’un quart depuis 1990.
Enfin, malgré toute la violence, l’Afrique subsaharienne est devenue plus paisible dans l’ensemble selon l’indice mondial de la paix (« Global Peace Index »).
Tout cela révèle un potentiel économique considérable, ce que prouvent d’ailleurs les investissements directs qui, pour la première fois, excédent l’aide au développement accordée en 2015. Le domaine de l’infrastructure, surtout, connaît, actuellement, une « forte poussée de croissance » selon M. Steinmeier, raison pour laquelle le ministère fédéral des Affaires étrangères compte intensifier sa promotion du commerce extérieur en Afrique, notamment, à travers un soutien aux chambres de commerce ou par de nouvelles assurances-crédit pour le compte de la République fédérale d’Allemagne.
Sur le fond de la situation sécuritaire, M. Steinmeier a déclaré que son ministère a l’intention de poursuivre ses investissements en faveur de la prévention des crises à raison de 115 millions d’euros pour l’année 2015, la meilleure politique de sécurité étant une politique étrangère prévoyante. En revanche, il a exprimé son inquiétude face au démantèlement de la limitation des mandats dans certains pays d’Afrique, pratique « totalement opposée à la ‘Charte Africaine de la Démocratie, des Elections et de la Gouvernance’ qui dit clairement que la passation des pouvoirs dans la paix est indispensable aux sociétés pacifiques en transition. »
Juste après le Sommet commercial Allemagne-Afrique, le Forum économique international sur l’Afrique s’est tenu le 9 septembre sous la devise : « L’Afrique au-delà de 2015 ». Cette rencontre axée sur des questions de politique de développement est organisée, chaque année, par le Centre de développement de l’OCDE et se déroule, normalement, à Paris. Cette année, toutefois, à l’occasion de la présidence allemande du G7, ce sont les ministères fédéraux des Affaires étrangères et de la Coopération économique et du Développement qui ont accueilli la conférence.