Le Conseil constitutionnel ivoirien a dévoilé, mercredi, 9 septembre, la liste définitive des dix candidats, autorisant, notamment, M. Ouattara à briguer un deuxième mandat face à une opposition morcelée. Le président sortant est le favori de ce scrutin crucial pour la stabilisation du pays après la crise post-électorale qui a suivi sa victoire en 2010 sur son prédécesseur Laurent Gbagbo.
Ce dernier attend dans une cellule de la Cour pénale internationale (CPI) l’ouverture de son procès le 10 novembre pour crimes contre l’humanité en raison de son rôle présumé dans la crise de fin 2010-début 2011. Plus de 3.000 Ivoiriens étaient morts, en cinq mois, de violences causées par son refus de reconnaître sa défaite.
Une partie de l’opposition favorable à l’ancien président et qui conteste l’éligibilité de M. Ouattara avait appelé à des marches jeudi. C’est pour cette raison que le Conseil constitutionnel a choisi de rendre publique la liste des candidats, le 9 septembre, afin de prendre les opposants de court.
A Gagnoa, (230 km au Nord-Ouest d’Abidjan), la ville natale de M. Gbagbo, des jeunes ont érigé des barricades et brûlé des pneus sur la chaussée.
A Bonoua, (60 km à l’Est d’Abidjan), ville d’origine de Simone Gbagbo, l’épouse de l’ex-président qui purge une peine de 20 ans de prison, des manifestants ont paralysé une partie de la ville.
« Des jeunes Abouré (ethnie locale dont est issue Simone Gbagbo, majoritairement, chrétiens) et des Dioula (ethnie musulmane du Nord) se sont affrontés à coups de pierres. La police est intervenue avec des gaz lacrymogènes. Il y a eu de nombreux blessés », a expliqué un habitant.
A Yopougon, quartier populaire pro-Gbagbo de l’Ouest d’Abidjan, un bus et un mini-bus ont été incendiés et un autre caillassé.
Le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, est sur la sellette. Il avait mis en garde, lundi, 7 septembre, contre tout désordre, assurant que « les moyens (…) pour que ce scrutin soit sécurisé et apaisé » seraient « mis en place ».
Avec AFP