Président du Conseil constitutionnel de 2011 à 2015, le professeur, Francis Wodié, n’est pas un fort en thème. Agrégé des facultés françaises de droit public, il est le meilleur publiciste de Côte d’Ivoire. Il ne discute sa compétence dans ce domaine avec personne dans son pays. De nature discret, il s’est cru obligé, par devoir, d’élever la voix parce qu’il ne peut plus rester muet devant le massacre juridique que le Conseil constitutionnel dont il connaît le fonctionnement de l’extérieur comme de l’intérieur, fait l’objet, actuellement, sous la pression de celui que les Ivoiriens appellent, « Le menteur d’Abidjan ». Entendez Alassane Dramane Ouattara ! Nous vous livrons son communiqué d’indignation et de mise au point sur le plan du droit.
Rappelons que c’est le énème communiqué de ce genre dont le but est de raisonner Ouattara qui semble avoir perdu complètement la tête. C’est comme s’il était devenu fou. Avant le professeur Wodié, il y a eu le cardinal de Côte d’Ivoire et ami du couple Ouattara, Mgr Jean-Pierre Kutwa, qui lui a dit, publiquement, devant la cathédrale d’Abidjan, que sa candidature était « non nécessaire ». Il y a, aussi et surtout, eu les présidents de Guinée Bissau, Général Sissoko Umaru Embalo, et du Nigeria et superpuissance régionale, Général, Muhammadu Buhari, qui l’ont mis en garde contre le 3e mandat, qui est une menace contre la paix dans la sous-région. La guerre et sa cohorte de morts et de biens détruits, arrive à grands pays en Côte d’Ivoire où on note déjà beaucoup de troubles avec des voitures brûlées, les routes coupées, et des morts comme, il y a deux jours à Bonoua où on a compté 5 morts (4 jeunes et une femme). La tension monte partout y compris dans Abidjan. « Le menteur d’Abidjan » portera seul l’entière responsabilité de cette fâcheuse situation.
Le communiqué du professeur agrégé de droit public, Francis Wodié, par ailleurs, ancien président du Conseil constitutionnel de Côte d’Ivoire :
« Ce lundi (14 septembre), ce fut avec une âme en détresse et une profonde affliction que j’ai assisté à un charcutage du droit constitutionnel sous nos tropiques.
Malgré mes nombreuses interpellations adressées aux membres du conseil constitutionnel sur le caractère foncièrement vicié du code électoral et la forme dolosive de cette Constitution, une grave forfaiture a été commise contre la laquelle ma conscience ne peut demeurer pusillanime.
Sans entrer dans les méandres des décisions rendues par cette haute juridiction que j’ai présidée par le passé, j’invite le président Mamadou Kone à publier l’intégralité du texte relatif à la loi d’habilitation qui autoriserait le président de la république à modifier le code électoral par ordonnance. Toutes mes recherches à ce sujet se sont avérées infructueuses.
Cette démarche est essentielle pour statuter sur la légalité du processus électoral en cours ; lequel repose initialement sur cette grave anomalie législative. Si elle n’est pas réparée, nous courons le risque d’embarquer encore notre pays dans les abysses de la violence à cause de l’exclusion d’illustres adversaires politiques qui sont bien connus.
Le conseil constitutionnel doit jouer un rôle de régulateur harmonieux du jeu politique et non s’inscrire dans un barbarisme juridique médiéval au service d’un groupement politique. Une attitude déplorable qui déshonore nos institutions dans cette période hautement explosive. L’histoire risque d’etablir certaines responsabilités lourdes de conséquences »
Professeur Francis Wangah Wodie
Professeur Agrégé de Droit Public et sciences politiques.
Ancien président du Conseil constitutionnel de 2011-2015
Fondateur du Parti Ivoirien du Travail ( PIT )