L’Afrique sera-t-elle jamais indépendante ? La question mérite d’être posée quand certains dirigeants de ses pays considérés comme des locomotives dans leurs sous-régions, gardent, profondément, une mentalité de colonisé. C’est le cas du président, Alassane Ouattara, de Côte d’Ivoire dont les déclarations faites, vendredi, 15 février, au sortir d’un entretien avec son homologue français, Emmanuel Macron, scandalisent tout un continent. On n’a qu’à voir les réactions qui fusent dans les réseaux sociaux pour se rendre compte que le président, Alassane Ouattara, soutient une thèse qui n’a plus beaucoup d’adeptes. On se rappelle, alors, que le premier président de Côte d’Ivoire, Félix Houphouët-Boigny et qui est le maître à penser d’Alassane Ouattara, avait, dans un premier temps, refusé l’indépendance politique que le président français, Charles de Gaulle, voulait octroyer aux pays colonisés par la France, avant que cette indépendance ne lui soit imposée, par la suite. Avec un Ouattara qui reste l’un des tout derniers mohicans à soutenir mordicus le F CFA parce que, dit-il, c’est une « monnaie stable » tout en oubliant ses très nombreux méfaits, la France, de plus en plus, mise sous pression en Europe où des pays comme l’Italie commencent à lui demander, ouvertement, de « libérer » l’économie de ses 14 anciennes colonies, sera, tôt ou tard, obligée, contrainte forcée, de donner l’indépendance monétaire aux pays concernés, alors que certains d’entre eux comme la Côte d’Ivoire de Ouattara, continueront de militer pour le maintien de cette dictature monétaire. C’est le paradoxe qu’on risquera de connaître bientôt tout comme on l’avait connu au moment des indépendances africaines octroyées par la France dont Houphouët-Boigny ne voulait guère. Avec la déclaration d’Alassane Ouattara, du 15 février 2019, devant le palais de l’Elysée, les lecteurs de www.afriqueeducation.com prennent date. Que Dieu nous prête seulement vie.
Le président ivoirien Alassane Ouattara a demandé, vendredi, après avoir été reçu par Emmanuel Macron, que « cesse le faux débat » sur le F CFA, qui est « une monnaie solide, bien gérée et appréciée ».
« J’ai entendu beaucoup de déclarations sur le F CFA (…) Je ne comprends pas ce faux débat », a déclaré M. Ouattara à la presse à l’issue de son entretien, à l’Elysée, avec Emmanuel Macron.
Régulièrement critiqué dans les pays africains qui l’utilisent, le F CFA compte des ennemis jusqu’en Europe où la charge la plus spectaculaire a été, récemment, lancée par le vice-président du Conseil italien, Luigi di Maio, qui a accusé la France d’utiliser « le franc des colonies » pour « financer la dette publique française ».
« Le F CFA est notre monnaie, c’est la monnaie de pays qui l’ont librement choisi, depuis l’indépendance dans les années 60 », a déclaré M. Ouattara. « Elle est solide, elle est appréciée, elle est bien gérée », a-t-il ajouté, en mettant, en avant, les taux de croissance des huit pays de l’Afrique de l’Ouest qui l’utilisent.
« Nous sommes très, très heureux d’avoir cette monnaie qui est stabilisante », a-t-il assuré, en précisant que des réformes la concernant seraient faites « le temps opportun ».
14 pays (dont 12 anciennes colonies françaises), huit en Afrique de l’Ouest et six en Afrique centrale, utilisent, toujours, le F CFA comme monnaie officielle, soit, 155 millions de personnes. Sa valeur est indexée sur l’euro (1 euro = 655,96 F CFA), ce qui maintient les économies africaines dans la dépendance de la politique monétaire européenne.
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