L’influence sans la puissance est possible. L’Afrique qui dit non à l’Omc à Seattle est encore dans les mémoires. Ce sont les mêmes chefs d’Etat africains qui ont collectivement décidé de lever l’embargo pesant sur la Libye. L’organisation collective des interconnexions, l’accès et la distribution de l’eau, l’évacuation des déchets, l’importation et la fabrication de médicaments génériques, le contrôle du circuit de distribution, la défense de ses intérêts collectifs au sein des institutions régionales ou internationales… doivent être discutés. C’est sur ces sujets concrets qu’il aurait été intéressant de voir Wade, Bouteflika et consorts se demander pourquoi ils ne figuraient pas à l’ordre du jour de l’Ua ! C’est peut-être dans la discrétion que se font les choses sérieuses ? Il faut espérer que l’Ua ne sera pas une forme africaine de l’anacoluthe, forme de rupture et de discontinuité dans la construction de l’union des peuples africains comme K. Nkrumah en a fait l’expérience après 1963.

* Dr Yves Ekoué Amaïzo est économiste à L’Onudi (Son article n’engage pas l’Organisation)

(1) Economiste, auteur de « De la dépendance à l’interdépendance. Mondialisation et marginalisation : une chance pour l’Afrique ? Ed. l’Harmattan, Paris, 1998. Cet article n’engage nullement l’Onudi. (2) Onudi, International Yearbook of Industrial Statistics 2000, Vienna, Austria, p. 32. (3) Yves Ekoué Amaïzo, « Des pma au pfi. Les pays faiblement industrialisés : la globalisation par défaut, dans le Courrier Acp-Ue, mai-juin 2001, à paraître.