Au moment où s’effectue la rentrée scolaire et universitaire dans bon nombre de pays, il nous a semblé utile de consacrer un Spécial sur l’éducation en Afrique. La rentrée académique à l’Université de Yaoundé 1, la crise qui affecte l’enseignement supérieur de Madagascar, l’exil de l’intelligentsia africaine, la réforme des systèmes éducatifs des pays africains, etc. sont autant de questions que nous essayons d’aborder dans ce dossier. Celles-ci étant à peu près les mêmes qui se posent d’année en année, nous serons forcément obligés de nous répéter. Simplement, le cri d’alarme que nous lançons, aujourd’hui, devrait à plus d’un titre inquiéter nos dirigeants. Car l’éducation en Afrique est en danger : les conflits qui naissent un peu partout empêchent le bon fonctionnement des systèmes éducatifs; le sida, cette terrible maladie, tue en moyenne un enseignant par jour dans certains pays; les coupes sombres imposées dans les programmes d’ajustement structurel des bailleurs de fonds, ne permettent plus de répondre à la demande éducative; la façon dont la démocratie s’exerce en Afrique, synonyme de désordre et de laissez-aller, encourage plutôt la paralysie du système éducatif et de formation à travers des grèves et des revendications qui parfois, sont hors normes, quand elles ne répondent pas carrément à des buts inavoués. Bref, l’éducation sur notre continent est en danger.
Il s’agit d’une situation très grave dont nos chefs d’Etat semblent n’avoir pas pris conscience. Car sans éducation, c’est l’accroissement de l’analphabétisme et donc de la pauvreté. Et nous voilà maintenus dans le sous-développement.
Thabo Mbeki, Olusegun Obasanjo, Abdelaziz Bouteflika et Abdoulaye Wade, à travers leur fameuse « Nouvelle Initiative africaine (Nia) – et non le « Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique » (Npda) qui est d’inspiration étrangère -, devraient préalablement se préoccuper du problème de l’instruction et de la formation des Africains avant toute autre chose. Car, un homme éduqué se débrouillera toujours pour avoir un toit, manger à sa faim et affirmer son destin.
Paul Tédga.