Selon certaines informations dignes de foi, le président Denis Sassou Nguesso aurait perdu le sommeil, à l’idée de quitter (vrai vrai) le pouvoir en 2016. Tout ce qu’il a tenté de faire, dans le but de rester en fonction, après cette date, a échoué tandis que le compte à rebours est lancé. Président du Parti social démocrate congolais (PSDC), le généralement discret, Clément Mieressa, dans les vœux adressés à ses militants et connaissances, n’est pas passé par quatre chemins : « Les choses sont claires. Aujourd’hui 1er janvier 2014, il reste, exactement, 956 jours au président Sassou Nguesso, à la tête de l’Etat ». Et de conclure, comme pour dire que ce qui arrive en Centrafrique (où Sassou est le médiateur suprême) n’arrive pas qu’aux autres : « Faire autrement signifierait que l’on veut perturber la paix dans le pays ». La déstabilisation du Congo par la volonté de Sassou de s’accrocher au pouvoir ? Voilà le danger que brandit l’opposition.
Le président congolais misait beaucoup sur la résistance que son homologue burkinabé, Blaise Compaoré, allait opposer à son opposition pour imposer sa réélection, en 2015, à l’issue d’une réforme constitutionnelle au forceps, après l’installation du très controversé sénat. Sauf que personne, dans l’entourage de Sassou, ne prévoyait l’implosion (partielle) du CDP de Blaise Compaoré et l’hémorragie des cadres qui s’en suit, ce qui rend périlleuse cette modification.
Depuis le refus de l’Elysée de « cautionner » la modification constitutionnelle, Sassou fait feu de tout bois. Il tente, actuellement, le tout pour le tout, pour pouvoir se maintenir au pouvoir. L’assaut avec des hélicoptères et des blindés donné au domicile du colonel Marcel Tsourou, le 16 décembre dernier, a été réalisé avec ce degré de barbarie pour dissuader ceux qui nourriraient des ambitions de lui succéder de voir à quelle sauce ils pourraient, eux aussi, être mangés, s’ils refusaient d’intégrer le rang. Comme hier dans l’affaire du 4 mars, il a donné des instructions fermes à la justice (aux ordres) afin que les opposants téké les plus en vue, qu’il craint le plus, soient liés au cas Ntsourou. Des officines seraient, actuellement, en train de fabriquer des preuves de toutes pièces pour les inculper. C’est pourquoi Mathias Dzon a été empêché de sortir du territoire, fin décembre, quand il a voulu se rendre en France où il avait des rendez-vous politiques à honorer. Quant au président de la Commission nationale des droits de l’homme, Me Jean Martin Mbemba, il est l’otage (personnel) de Sassou depuis mai 2013. Le président congolais garderait, lui-même, le passeport de Me Mbemba dans le tiroir de son bureau, pour l’empêcher de quitter le Congo. Même Me Maurice Massengo-Tiassé, parti enterrer sa mère en décembre dernier, a été interdit de revenir en France pour continuer à prendre ses soins. Sassou bloque tout le monde et sans raison fondée. Il est aussi prévu des ennuis à l’insaisissable André Okombi Salissa, si jamais il mettait, ces jours-ci, ses pieds au Congo. Tout ce remue-ménage montre, clairement, que la peur a changé de camp. Pour survivre politiquement, Sassou veut instaurer la terreur au Congo. Un conseil à zéro franc cfa : il doit faire (très) attention à ne plus tuer aucun de ses opposants… Selon nos informations, les tueries du 16 décembre 2013 vont connaître une suite judiciaire auprès de la justice internationale.
Ce malheur (car c’en est un) ne vient pas seul. Il est adossé à sa situation de santé qui commence à laisser à désirer. Quand ses médecins ne sont pas convoqués à Brazzaville, c’est en Espagne qu’ils se retrouvent. A Paris où Sassou serait mieux suivi, il a peur d’affronter des cohortes de manifestants avec des pancartes et des banderoles hostiles, sous les fenêtres de sa chambre d’hôpital. Les psychologues enseignent qu’une telle situation tue avant la maladie.