Le président du Nigeria, Muhammadu Buharu, a hérité d’un pays par terre, bien que, première puissance économique du continent, sur le papier. Pendant qu’il est en visite de trois jours, en France, pour chercher de quoi équiper la force militaire sous-régionale devant lutter contre Boko Haram, et limiter le trou budgétaire provoqué par la baisse des prix du pétrole, les signes de faillite du pays se multiplient. Cinq enfants et une enseignante ont été tués dimanche soir, 13 septembre, dans l’effondrement d’une école primaire coranique à proximité de la ville de Jos, dans le centre du Nigeria.
Vingt-trois personnes — 21 filles et 2 garçons — ont été blessées et emmenées à l’hôpital. C’est la désolation dans la ville où les enquêteurs cherchent à savoir si l’ajout d’étages à ce bâtiment de plain-pied a pu jouer un rôle dans l’accident.
De violentes pluies empêchaient depuis plusieurs jours de nombreux enfants de se rendre dans cette école du sud de Jos, rassemblant des élèves âgés de 5 à 10 ans.
Les effondrements de bâtiments sont monnaie courante au Nigeria, particulièrement, pendant la saison des pluies. Au pays de la débrouille, les maisons sont construites sans respect d’aucune norme. Impossible de compter sur l’administration, excessivement, corrompue pour exercer une quelconque surveillance dans l’obtention des permis de bâtir.
L’an dernier, 116 personnes, en majorité des Sud-Africains, avaient péri, à Lagos, dans l’effondrement d’une auberge accueillant les fidèles étrangers du pasteur nigérian TB Joshua.
L’enquête s’oriente vers un défaut de construction. Les faibles fondations de l’immeuble n’auraient pas supporté les étages ajoutés au bâtiment.