Les déclarations de Lamine Diack à l’Office central français de lutte contre les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), vieilles de plus d’un mois maintenant (2 novembre 2015), révèlent le monde mafieux du sport en général où, pour pasticher la devise olympe, il faut aller « toujours plus haut, toujours plus fort, toujours plus loin de la vérité ». L’ancien candidat non déclaré à l’élection présidentielle de 2012, au Sénégal, les a été sciemment sorties de leur contexte et de leur direction originelle pour aller vers le Sénégal et son monde politique agité de la campagne pour la présidentielle de 2012 : une campagne électorale qu’il a préparée avec l’appui de Moscou, en mobilisant ses troupes pour, au final, jeter l’éponge, faute de sponsor. Ainsi, toute l’équipe qu’il avait mobilisée autour de sa candidature est restée le bec dans l’eau ; elle avait été constituée avec le concours d’une célèbre famille socialiste de la Médina, qui avait joué un rôle déterminant dans la cartographie des intervenants et le plaidoyer en faveur de la candidature unique de l’ancien président de la Fédération internationale d’Athlétisme.
En réalité, en effet, Lamine Diack se voulait le messie, celui que tout un peuple attendait pour bouter Me Wade dehors. Faute de consensus sur sa candidature unique (et non une parmi les 14 autres), il s’est retiré de la course. Lamine Diack, qui se voulait candidat, en 2012, n’a pas été jusqu’au bout : il a reçu son financement qu’il a dès lors dévié vers d’autres pistes. Pris la main dans le sac, il a préféré renvoyer ses accusateurs sur de fausses pistes, lui, incriminé pour « corruption passive » et »blanchiment aggravé » a jugé ces accusations moins compromettantes qu’un détournement de deniers et prise illégale d’intérêts ; il a ainsi opté de nager entre deux eaux, en donnant un contexte électoral, sans préciser qu’il a signé un protocole avec la Russie pour être un candidat qui s’est finalement retiré de la course.
La lecture d’une partie du Sénégal des minutes de l’audition publiées par le quotidien français «Le Monde» avec une certaine liberté dans le commentaire orienté, cette lecture donc repose sur un Diack dopé par sa garde à vue et qui, vraisemblablement, a eu quelques hallucinations face aux enquêteurs ; l’ancien président de la Fédération internationale d’athlétisme a alors volontairement pris quelques libertés de trop avec la vérité, aussi bien, par rapport à son contrat moral avec l’Iaaf de dénoncer les cas de dopage, qu’avec l’argent récolté en toute illégalité de son commerce avec la Russie : il a mis sur le coude tous les résultats sur les pratiques réprouvées par le monde du sport, couvert ceux qui risquaient une suspension pour de l’argent. Quid de la destination finale du magot entassé !
Des esprits malins ont trouvé une réponse loin du sens originel souhaité par Lamine Diack pour verser dans une chasse aux sorcières qui ne s’explique pas : l’ex-président de l’Iaaf n’a cité aucun nom d’homme politique sénégalais de l’époque (2011) sauf celui, exprès, du président Abdoulaye Wade ; dans ses déclarations, il n’est question ni du président élu, ni de l’actuel maire de Dakar. Elles révèlent, tout au plus, que Diack a reçu de l’argent pour des fins politiques pour une campagne dont les étapes ont été décrites au niveau de la mobilisation des militants, de leur équipement, de leur intéressement, etc.
Rappelons que Lamine Diack, l’ancien président de la fédération internationale (IAAF), est mis en examen pour »corruption passive » et »blanchiment aggravé ». Il a pour complices son conseiller juridique et le responsable du département médical et antidopage de l’IAAF.
Pathé Mbodje