L’écrivain d’origine russe, Andreï Makine, lauréat du prix Goncourt et du Médicis, en 1995, pour Le Testament français, a été élu à l’Académie française, jeudi, 3 mars, dès le premier tour, avec 15 voix sur 26 votants. Il occupe le siège laissé vacant par Assia Djebar, morte, un an, plus tôt.
Il y a eu 3 bulletins blancs et six bulletins marqués d’une croix, signe d’une opposition. Deux voix sont allées sur le nom d’Arnaud-Aaron Upinsky, un écrivain proche des milieux catholiques traditionalistes.
Qui est Andreï Malkine ?
Andreï Makine est né à Krasnoïarsk, en Sibérie, le 10 septembre 1957. Dès l’âge de quatre ans, il devient bilingue grâce à la présence de sa grand-mère française. La famille s’installe à Penza, puis, à Novgorod.
Bien qu’ayant une scolarité erratique, il se révèle un bon élève en philosophie et en français, deux matières qu’il étudie à partir de l’école primaire.
Il étudie à l’Université de Kalinine, rédige une thèse de doctorat d’Etat sur la littérature française contemporaine (Roman o detstve v sovremennoi literature Francii (70-80 gody) [« Roman sur l’enfance dans la littérature française contemporaine (des années 70-80) »]) à l’Université de Moscou, et enseigne la philologie à l’Institut pédagogique de Novgorod, où il collabore à la revue, Littérature moderne à l’étranger.
En 1987, à trente ans, il s’installe, clandestinement ,à Paris, puis, demande l’asile politique, qu’il obtient. Il mène, d’abord, une vie précaire, qu’il décrit comme un « désespoir permanent ». Il est, d’abord, assistant de russe au Lycée Jacques-Decour, puis, dépose une thèse de doctorat sur Ivan Bounine — intitulée La Prose de I.A. Bounine : la poétique de la nostalgie — à la Sorbonne. Il enseigne à l’Institut d’études politiques de Paris et envisage une carrière universitaire en littérature slave.
Son premier roman, La Fille d’un héros de l’Union soviétique, paru, en 1990, est le point de départ d’une carrière littéraire avec le français comme langue d’écriture. Il obtient, en 1995, les prix Goncourt, Goncourt des lycéens et Médicis pour son roman Le Testament français. Pour lui, la France est une langue, mais aussi, une culture. D’autre part, il affirme que le style est, avant tout, une vision d’un passé, celui de la France, qu’il représente par un travail minutieux de la langue.
Il vit à Paris. L’obtention du Goncourt lui vaut, entre autres, d’obtenir la nationalité française, en 1996, ce qui lui avait été, préalablement, refusé.
En 2011, il révèle qu’il a publié des romans sous le nom de Gabriel Osmonde.
Le 3 mars 2016, il est élu membre de l’Académie française, au premier tour, avec 15 voix sur 26 votants et face à Arnaud-Aaron Upinsky (2 voix).