AFRIQUE DU SUD : La « bourse des vierges » jugée illégale par le pouvoir de Jacob Zuma

Date

Dans un pays où le taux de prévalence du sida est le plus élevé d’Afrique. Dans un pays où le port du préservatif est très loin d’être automatique et encouragé par le pouvoir. Dans un pays où Jacob Zuma, lui-même, avait déclaré, un jour, au tribunal qu’il avait eu des rapports sexuels, du haut de ses 70 ans, avec une fille séropositive d’une trentaine d’années, à peine, sans s’être protégé auparavant. Dans un pays où le président compte trois épouses et plusieurs maîtresses officielles avec plus de 25 enfants et petits enfants, et qui n’hésite pas à « tirer » sur tout ce qui bouge, autour de lui. C’est un pays qui est en réel danger. C’est la raison pour laquelle, les initiatives comme celles de la municipalité d’Uthukela devraient être encouragées car elles sont une réponse contre tous ceux qui détruisent les valeurs de la société sud-africaine. Mais, cela ne semble pas être la position du gouvernement dont le chef (Jacob Zuma) est le plus mauvais exemple qui puisse être donné aux Sud-Africains.

En effet, les bourses universitaires accordées aux jeunes femmes qui restent vierges sont anticonstitutionnelles, a estimé, vendredi, 17 juin, une commission gouvernementale sud-africaine, quelques mois après l’introduction de ce programme, qui avait suscité l’indignation des féministes.

La municipalité d’Uthukela, dans la province du KwaZulu-Natal (Nord-Est), avait accordé à 16 étudiantes, des bourses universitaires à condition qu’elles soient vierges et qu’elles le restent le temps de leurs études.

La mairesse de la municipalité, Dudu Mazibuko, explique que cette mesure était destinée à lutter contre le sida et les grossesses précoces chez les adolescentes. Elle a eu raison de combattre ces fléaux à son niveau. Mais, au lieu de l’encourager, une enquête conduite par la Commission pour l’égalité des genres, dont les membres sont nommés par le gouvernement, a, plutôt, conclu que cette bourse était illégale : « Attribuer une bourse en fonction de la virginité des étudiantes est profondément discriminatoire », a estimé la commission. « Cela va à l’encontre des dispositions constitutionnelles sur la dignité, l’égalité et la discrimination », a-t-elle ajouté, donnant 60 jours à la municipalité pour répondre à sa recommandation de clore le programme.

L’une des conditions pour obtenir la « Bourse des vierges » est de subir, pendant les vacances, des tests de virginité effectués par des femmes plus âgées. Le montant de la bourse varie, mais, peut atteindre plusieurs milliers de dollars par an.

La municipalité d’Uthukela ne pourra, certainement, pas tenir tête à l’administration de Jacob Zuma. Mais, comme sa Commission semble mettre l’accent sur l’égalité, la dignité, voire, la discrimination à l’endroit des autres femmes, on ne comprend pas pourquoi elle reste muette devant le scandale des maisons closes et autres « bordels » de Soweto et d’ailleurs, qui enlèvent, tout autant, leur dignité aux femmes sud-africaines. On ne comprend pas non plus qu’un homme puisse gérer, tout seul, trois épouses et plusieurs maîtresses officielles, comme c’est le cas pour Zuma, sans que ne soit posé le principe de l’égalité et surtout de la dignité, qui sont bien ancrés dans la constitution sud-africaine.

Envie d’accéder aux contenus réservés aux abonnés ?

More
articles

×
×

Panier