La plus ancienne et plus prestigieuse université de l’Ouganda, l’une des plus performantes de l’Afrique australe, en dehors des universités sud-africaines, l’Université Makerere, a été fermée, mardi, 1er novembre, en raison d’une manifestation d’étudiants suite à la décision du personnel enseignant de poursuivre son sit-in.
Pour se donner du temps de résoudre ce problème, le président ougandais, Yoweri Museveni, n’a trouvé mieux que d’ordonner la fermeture immédiate de l’université, pour répondre à la colère des enseignants, créant, encore plus, la colère des étudiants.
« J’ai ordonné ce soir la fermeture immédiate de l’Université de Makerere jusqu’à nouvel ordre, pour garantir la sécurité des personnes et des biens », a déclaré le président, Yoweri Museveni, dans une lettre adressée aux médias.
A l’origine de cette décision, des escarmouches mobiles avaient opposé la police et les étudiants, dans la matinée, forçant, peut-être, la décision du président de la République. La police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les étudiants en colère.
Fait légitime : les étudiants réclament la reprise des cours, mais, leurs professeurs ont décidé de ne pas reprendre leur enseignement jusqu’à ce que leurs arriérés de rémunération ( de plusieurs mois) leur soient versés. Il ne s’agit pas de salaires qui n’ont connu aucune augmentation depuis plusieurs années. Ce sont, plutôt, des primes qui accusent neuf mois de retard.
L’Université est marquée, depuis quelque temps, par une série de manifestations d’étudiants qui protestent contre l’absence des professeurs. Ces derniers sèchent les cours pour réclamer le paiement de plusieurs mois d’arriérés de salaire par l’administration.
Ce qui est pathétique, c’est le « guérillero » (Yoweri Museveni), qui au lieu de trouver des solutions pour ce problème d’impayés, préfère, tout simplement, fermer l’université, et mettre 38.000 étudiants au chômage. Le campus fermé (notre photo), il est, particulièrement, pénible pour les étudiants qui ne connaissent personne dans Kampala de pouvoir faire face à cette situation. Il y en a des milliers dans ce cas, qui viennent des campagnes. C’est à se demander si le « guérillero » peut avoir une telle réaction à l’égard des militaires et des policiers qui l’aident à tenir son régime en réprimant les mouvements de révolte et de contestation ?