COTE D’IVOIRE : Le projet de centrale à charbon à San Pedro définitivement abandonné (Les chinois pas contents)

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En 2018, la firme chinoise, « PowerChina », avait signé un contrat avec l’entreprise ivoirienne, S. Energies, pour la mise en construction d’une centrale à charbon thermique devant être financée à hauteur de 2 milliards d’euros. Cette fameuse centrale devait voir le jour en 2024 à San Pedro. En effet, cette centrale devait être la première centrale à charbon thermique de toute l’Afrique de l’Ouest. Pourquoi la Côte d’Ivoire a-t-elle décidé subitement de fermer le projet de cette centrale à charbon ? Le gouvernement ivoirien pense-t-il aux populations de cette localité qui, à cause de cette centrale, sont contraintes de s’en aller ?

Du lundi 1er au vendredi 12 novembre 2021, s’était tenue, à Glasgow, en Ecosse, la COP 26 (Conference of the Parties) (notre photo de cette conférence où l’Afrique n’a pratiquement rien reçu). En effet, durant cette conférence internationale, tous les Etats se sont engagés à réduire considérablement leur recours au charbon. La lutte des défenseurs de l’environnement a payé. L’abandon de ce projet devrait normalement être annoncé dans un communiqué officiel du ministère chargé de l’Environnement et du Développement durable. « Le gouvernement renonce à la construction de cette centrale à charbon », a déclaré le 1er décembre 2021, Jean-Luc Assi, ministre chargé de l’Environnement et du Développement durable de la Côte d’Ivoire, durant un débat parlementaire parlant des prochains budgets.

Une excellente nouvelle pour les militants écologistes et, notamment, pour les populations de San Pedro, qui ne voulaient absolument pas de cette centrale. Néanmoins, après l’annonce de Jean-Luc Assi, les députés de l’opposition réclament davantage d’explication afin de rassembler au plus vite la population oubliée de San Pedro, qui commençait à se diviser à cause de ce projet. Cependant, tant qu’aucun document du gouvernement ivoirien n’est publié, l’entreprise chinoise, « PowerChina », gardera le silence mais la direction de l’entreprise avertit, toutefois, que si tel est le cas, cette décision ivoirienne qualifiée d’irresponsable ne sera pas sans conséquence.

Alassane Ouattara très bien reçu le 30 août 2018 au Palais du Peuple à Beijing par Xi Jinping qui lui accorde une facilité de 2 milliards d’euros pour construire la Centrale de charbon à San Pedro.

Quelles seraient les conséquences de l’abandon du projet de la centrale à charbon ? Certes, une victoire pour l’environnement, mais, une (très grosse) défaite pour l’économie et pour le développement de la Côte d’Ivoire. Ardemment contesté par les acteurs contre le changement climatique, cette centrale était censée approvisionner de multiples sous-quartiers, qui sont en manque d’électricité, elle devait, aussi, approvisionner de nombreuses infrastructures industrielles du secteur.

Aujourd’hui, La Côte d’Ivoire ne dispose pas de réelles possibilités dans le domaine de l’éolien, du solaire ou encore de la biomasse. Elle doit donc compenser son grand manque à gagner avec le charbon, même si celui-ci a un coût écologique assez important.

Qui va payer ces 2 milliards d’euros perdus qui freineront la Côte d’Ivoire dans son industrialisation ? Comment les pays en développement doivent-ils se développer, si des accords internationaux font obstruction à leurs projets de développement ? Les pays développés veulent que tous les pays fournissent un effort pour la conservation d’un environnement sain et il en va de soi pour tout le monde ! Mais, lorsqu’on leur demande de payer les pertes et autres manque à gagner des pays, qui en ont le moins, ils sont incapables de répondre à leur requête.

Les pays occidentaux, hier, grands pollueurs de l’univers, et aujourd’hui, donneurs de leçon en environnement, doivent savoir qu’il n’y a pas de victoire sans sacrifice, et l’Afrique doit utiliser les moyens d’industrialisation à sa disposition, si celle-ci veut véritablement se développer et avoir elle aussi une place importante dans l’économie internationale, comme c’est le cas aujourd’hui pour la Chine.

TEDGA Marc Aurélien (stagiaire)

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