PRESIDENTIELLE FRANCAISE : La défaite de la démocratie

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Soirée étonnante que celle du 24 avril. Tant Emmanuel Macron que Marine Le Pen ont évoqué leur victoire. En fait, c’était une défaite de la démocratie.

Où était, en fait, la volonté du peuple, coincé entre la refus du pire et l’acceptation du mal ? Qu’était-ce que ce frêle soupir qu’on baptisait victoire ? Doit-on s’extasier à chaque fois qu’arrive le moindre mal ? N’a-t-on vraiment pas d’autre possibilité ?

Bien sûr, c’est reparti pour ce qu’on appelle un « troisième tour », air déjà entendu il y a cinq ans. Plusieurs personnalités, de couleurs différentes, revendiquent déjà le rôle de leaders de l’opposition, les doigts agités sur la calculette des tactiques électorales. Il n’en reste pas moins qu’ils ont tous concouru à cette pantomime pitoyable dont ils tentent déjà de faire oublier l’ineffaçable conséquence : un président a été élu avec tous les pouvoirs que cela implique. Celui-ci n’a-t-il pas annoncé que son élection était un référendum pour l’Europe ? Une paille ! Le second tour à peine achevé, le ministre de l’Economie, Bruno Lemaire, n’écarte pas, quant à lui, le recours au 49-3 pour faire passer la réforme des retraites… Ca commence bien.

Des élections législatives à venir peuvent-elles bouleverser la logique des institutions et renverser la hiérarchie cruelle des scores obtenus aux scrutins précédents ? Et que répond-on à tous ceux qui souffrent et ne savent plus que faire ? Et que dit-on à tous ceux qui ne veulent plus de ce jeu qu’on baptise encore démocratie ? Faut-il toujours se soumettre au jeu mortifère d’une Ve République décadente ?

Personne n’a gagné car la démocratie a perdu.

André Bellon

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