Le continent africain, un des principaux partenaires économiques de Pékin, « risque aujourd’hui de devenir une colonie chinoise », a estimé le président du Parlement européen, Antonio Tajani, dans l’édition de mercredi, 29 mars, du quotidien allemand, Die Welt.
« L’Afrique risque aujourd’hui de devenir une colonie chinoise, les Chinois ne veulent que les matières premières. La stabilité ne les intéresse pas », a-t-il déclaré.
Les entreprises chinoises ont une présence croissante en Afrique (notre photo lors du Sommet Chine-Afrique à Johannesbourg en décembre 2015 en présence de Xi Jinping le président chinois) depuis une vingtaine d’années, notamment, dans les secteurs des ressources naturelles. En 2015, les échanges entre le continent et Pékin étaient estimés à quelque 180 milliards de dollars (160 milliards d’euros).
Interrogé sur la crise migratoire et le flux de candidats africains à l’asile qui tentent de rallier l’Europe, notamment, par l’Italie, depuis la Libye, Antonio Tajani a appelé l’UE « à investir des milliards (en Afrique) et à développer une stratégie sur le long terme ».
« L’Afrique se trouve dans une situation dramatique » et « si nous ne parvenons pas à résoudre les problèmes centraux des pays d’Afrique, 10, 20, voire, 30 millions d’immigrés vont arriver en Europe d’ici dix ans », a-t-il prévenu.
M. Tajani s’est dit favorable à l’instauration en Afrique « de camps d’accueil sous la protection de l’ONU et de forces armées européennes », sorte de « villes provisoires avec des hôpitaux et des infrastructures pour les enfants où les gens pourront vivre de façon provisoire ».
Après la fermeture de la route migratoire des Balkans en mars 2016, les Européens veulent s’atteler au casse-tête de la Méditerranée centrale mais se heurtent aux réticences de leurs partenaires africains et au manque d’interlocuteurs en Libye d’où embarquent la plupart des migrants, dont beaucoup périssent en mer.
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