Le groupe français, Total, a annoncé, jeudi, 7 février, une découverte « importante » d’hydrocarbures au large de l’Afrique du Sud. Cette découverte a, aussitôt, été saluée par le gouvernement de Pretoria comme un « coup de pouce » potentiel à son économie en difficulté. C’est une bonne nouvelle pour Cyril Ramaphosa, le candidat de l’ANC à la future présidentielle dont le parti, anglué dans des affaires de corruption, affrontera de coriaces adversaires lors des législatives dans trois mois.
Dans une déclaration publiée à Paris, le pétrolier a précisé avoir identifié ce gisement de condensats – des hydrocarbures à l’état gazeux et liquide – dans le bassin de l’Outeniqua, à 175 kilomètres au large de la côte sud du pays. Cela dit, on peut se poser quelques questions : Pourquoi avoir choisi la ville de Paris en France pour annoncer cette importante découverte et non Pretoria ? Quand cette découverte a-t-elle faite pour qu’on l’annonce, seulement, aujourd’hui ? Là aussi mystère ! On espère, simplement, que le contrat de production sera avantageux pour les populations sud-africaines, plus qu’il ne l’est, souvent, pour des contrats du même type que Total signe en Afrique noire francophone.
« Il s’agit d’un gisement qui pourrait représenter un volume d’environ 1 milliard de barils, du gaz et des condensats », a commenté, devant la presse, le PDG de Total, Patrick Pouyanné, qui présentait les résultats 2018 de son groupe (notre photo montre le siège de Total à Paris-La Défense).
« C’est probablement un gros gisement », a-t-il ajouté, « mais dans une région où l’exploitation s’annonce difficile, avec de fortes vagues et une météo pas très facile ». Ces conditions météo difficiles avaient contraint Total à suspendre une précédente campagne de recherches dans ce même secteur en 2014.
« Avec cette découverte, Total a ouvert une nouvelle province gazière et pétrolière de dimension internationale, ce qui lui confère une position privilégiée pour tester plusieurs autres prospects sur le même bloc », a commenté, de son côté, Kevin McLachlan, le directeur Exploration de Total, dans un communiqué.
Le bloc est opéré par Total (45%) aux côtés de Qatar Petroleum (25%), du canadien CNR International (20%) et du consortium sud-africain Main Street (10%).
Après le succès de ce puits baptisé Brulpadda, les partenaires ont prévu de mener une campagne d’étude sismique, puis, de forer jusqu’à quatre puits d’exploration sur le permis.
Le ministre sud-africain des Ressources minérales, Gwede Mantashe, s’est, immédiatement, réjoui de la découverte du groupe français, une première pour le pays.
« Cette découverte est particulièrement intéressante pour notre pays », a-t-il réagi dans un communiqué, « c’est un coup de pouce potentiel important pour notre économie ».
L’Afrique du Sud traverse, depuis la crise financière de 2008, une passe difficile, caractérisée par une faible croissance et un fort taux de chômage (28%).
Au pouvoir depuis un an, le président, Cyril Ramaphosa, a promis de relancer l’économie de son pays, sans résultats tangibles jusque-là, et d’éradiquer la corruption qui a éclaboussé le règne de son prédécesseur, Jacob Zuma. Un combat contre la corruption qui risque d’être long : dans la journée de mercredi, 6 février, cinq proches de Jacob Zuma ont été arrêtés par la justice pour des faits de corruption qui leur sont reprochés.
L’annonce de Total intervient quelques heures avant le très attendu discours sur l’état de la nation qu’il doit prononcer devant les députés, à trois mois des élections générales.
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