Les discussions de la DA (Alliance démocratique), un parti libéral de centre-droit, avec la formation de gauche radicale des Combattants pour la liberté économique (EFF), arrivé en troisième position à Pretoria, ont échoué.
« Nous n’allons pas former de coalition ensemble », a annoncé James Selfe, député DA en charge des négociations pour les coalitions.
« Nous avons mutuellement convenu qu’il serait problématique de gouverner ensemble en raison des larges divergences sur l’essentiel des politiques à mener », a-t-il poursuivi.
La DA est arrivée en tête à Pretoria, lors du vote du 3 août, avec 93 sièges (sur 214) contre 89 à l’ANC. Avec ses 25 sièges, l’EFF était en position de faiseur de roi.
La situation est similaire à Johannesburg, où l’ANC est arrivée à tête, mais, sans majorité absolue, avec 121 sièges (sur 270) contre 104 pour la DA et 30 pour l’EFF.
Mercredi, Julius Malema, le leader populiste de l’EFF a confirmé, lors d’une conférence de presse, que son parti ne s’engagerait dans « aucune coalition ».
Julius Malema a reconnu avoir discuté avec, respectivement, avec l’ANC et la DA sans trouver d’accord. Il avait, par exemple, posé comme préalable, le départ du président sud-africain, Jacob Zuma (notre photo), pour former une coalition avec l’ANC, mais, a essuyé « un non ferme » en retour.
Julius Malema a, cependant, expliqué que son parti voterait pour faire élire un maire DA à Pretoria et Johannesburg, expliquant que son parti était « coincé entre deux diables » mais, que le parti libéral était « un meilleur diable comparé à l’ANC ».
« L’ANC n’aura pas un seul vote venant de l’EFF », a-t-il lancé qualifiant le parti au pouvoir d’organisation « soutenant la kleptocratie ».
Concrètement, si ces promesses s’appliquent ce week-end lors de l’élection des conseils municipaux, aucune majorité absolue ne devrait se dégager à Pretoria et à Johannesburg.
Des maires DA seraient, ainsi, élus dans ces deux villes, mais, ne disposeraient pas de majorité absolue pour faire voter leurs décisions et devraient trouver des points d’entente au cas par cas avec l’EFF.
« Nous avons une vision commune pour l’accomplissement de certains objectifs, je suis sûr que nous pouvons travailler ensemble », assure M. Selfe, de la DA.
Son parti pourra, cependant, gouverner avec une majorité absolue à Nelson Mandela Bay, la sixième métropole du pays qui englobe la ville industrielle de Port Elizabeth, a-t-il annoncé.
« Nous avons un accord avec trois autres partis pour former un gouvernement de coalition », a-t-il indiqué.
Avec moins de 54% des voix au niveau national et la perte de sa majorité absolue dans 5 des 6 plus grandes municipalités du pays, le parti de Nelson Mandela a enregistré son pire revers électoral depuis son arrivée au pouvoir, en 1994, à la fin de l’apartheid.
Les scandales de corruption, qui entourent le deuxième mandat du président, Jacob Zuma, sont à l’origine de cette chute de popularité dans les urnes.
La semaine dernière l’ANC s’est réunie, pendant plusieurs jours, pour essayer de comprendre les raisons de cet échec, mais, a exclu toute démission de Jacob Zuma. Du moins, pour le moment.
Avec AFP