Partisans et adversaires du président sud-africain, Jacob Zuma (notre photo), se sont retrouvés, lundi, 5 septembre, lors d’un face à face tendu devant le siège du Congrès national africain (ANC), à Johannesburg, nouvel épisode des divisions qui agitent le parti au pouvoir.
Les militants de l’ANC hostiles à Jacob Zuma, se sont réunis devant le quartier général du mouvement avec l’intention de l’occuper, mais, en ont été tenus à distance par un imposant dispositif policier et un cordon de défenseurs du chef de l’Etat.
« Nous avons perdu des municipalités à cause de la corruption de Jacob Zuma. Nous n’allons pas laisser l’ANC se vider de ses membres. Il nous faut une direction qui ne soutienne pas la corruption », a déclaré une des opposantes au chef de l’Etat, Marie Louw, en exigeant le départ « immédiat » de Jacob Zuma.
Au pouvoir, depuis la fin de l’apartheid et l’avènement, en 1994, de la démocratie, en Afrique du Sud, l’ANC a subi un échec cinglant, lors des élections locales du mois dernier, en perdant, pour la première fois, le contrôle de grandes villes comme Johannesburg, Pretoria et Port-Elizabeth.
Cette cuisante défaite a nourri l’agitation, au sein de l’ANC, entre défenseurs et adversaires de Jacob Zuma, mis en cause dans plusieurs affaires de corruption.
Outre la police, une vingtaine d’anciens membres de la branche armée de l’ANC en treillis, se sont déployés autour du siège de leur parti pour en interdire l’accès.
« Je suis là pour défendre mon président (…) il est mon président jusqu’à la fin de son mandat », en 2019, a assuré l’une d’elles, Cecilia Lindiwe Ximba, revêtue d’un T-shirt pro-Zuma proclamant sa volonté de « défendre l’unité de l’ANC ».
Le chef du mouvement #OccupyLuthuliHouse, du nom du QG de l’ANC, a dénoncé le déploiement des vétérans d’Umkhonto weSizwe (MK, « Lance de la Nation »), Ronald Lamola, qualifié d' »intimidation ».
« Le président Jacob Zuma incarne tout ce qui va mal au sein de l’ANC », a-t-il estimé, « ne nous laissons pas intimider ».
Incarcéré dans la prison de Robben Island avec Nelson Mandela pendant l’apartheid, Jacob Zuma, 74 ans, dirige l’Afrique du Sud depuis 2009. Sa position est de plus en plus contestée au sein de l’ANC en raison, notamment, de la persistance de la pauvreté au sein de la majorité noire plus de vingt ans après la fin de l’apartheid.
Avec AFP