L’université du Nord-Ouest a fermé, mercredi, 24 février, soir, pour « une durée indéfinie », l’un de ses trois campus, à Mahikeng (Nord), après l’incendie volontaire, mercredi, par des étudiants de plusieurs bâtiments, dont un centre de sciences et un bâtiment administratif.
Les protestataires, qui réclamaient la dissolution d’un conseil d’étudiants dont ils remettaient en cause la composition, ont été dispersés par la police, qui a tiré des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes.
« L’incendie de bâtiments universitaires au moment où nous faisons de l’éducation une priorité pour notre jeunesse est inexplicable et ne peut en aucun cas être toléré », a réagi le président Zuma dans un communiqué.
« La colère aussi grande soit elle ne devrait pas pousser des étudiants à brûler leur propre université et à priver les autres d’éducation », a-t-il estimé, appelant les manifestants à « la plus grande retenue ».
Deux autres universités sud-africaines sont, actuellement, fermées à la suite d’incidents (notre photo montrant l’interruption d’étudiants grévistes pendant un cours).
Depuis le 22 février, l’Université de Pretoria a été le théâtre de heurts entre étudiants noirs et blancs, lors d’une manifestation pour dénoncer l’enseignement en afrikaans, la langue de la minorité blanche en Afrique du Sud qui avait instauré l’apartheid.
Ce régime ségrégationniste a, officiellement, pris fin avec l’élection, en 1994, du premier président sud-africain, démocratiquement, élu, Nelson Mandela, mais, plus de deux décennies après la fin de l’apartheid, des divisions raciales restent un problème majeur dans le pays.
« Les autorités de l’université rencontrent actuellement différents représentants étudiants et des responsables pour résoudre les problèmes liés à l’enseignement », a déclaré une porte-parole de l’Université de Pretoria, Anna-Retha Bouwer.
La faculté, où l’enseignement se fait en anglais et en afrikaans, doit rouvrir lundi.
L’Université de Free State, à Bloemfontein (centre), a, aussi, fermé ses portes après des incidents raciaux sur fond de revendications sociales, lundi, 22 février, soir, lors d’un match de rugby sur le campus.
Depuis plusieurs mois, l’Afrique du Sud est agitée par des mouvements estudiantins. En octobre, des dizaines de milliers de manifestants avaient manifesté, dans plusieurs villes sud-africaines, et obtenu le gel de l’augmentation de leurs frais d’inscription.
Avec AFP