Penny Sparrow a été reconnue coupable d' »incitation à la haine ». L’argent de son amende, soit, 10.000 dollars, sera reversé à une organisation non-gouvernementale qui promeut la culture et le patrimoine, selon la décision de justice.
Irritée par les détritus laissés sur les plages, lors des festivités du Nouvel An, Penny Sparrow, agente immobilière du KwaZulu-Natal (Est), s’était lâchée, en début d’année, sur Facebook : « J’appellerai désormais les Noirs sud-africains des singes, puisque les adorables petits singes sauvages font la même chose qu’eux : ramasser et jeter les déchets ».
Son commentaire avait provoqué l’émoi et alimenté la surenchère en Afrique du Sud, 22 ans après la fin officielle du régime de l’apartheid.
Le parti au pouvoir du Congrès national africain (ANC) avait décidé de saisir un « tribunal pour l’équité » du KwaZulu-Natal, spécialisé dans les affaires de discrimination et d’incitation à la haine.
Avec son commentaire sur Facebook, Penny Sparrow a transmis « le message explicite et implicite que les Noirs ne valent pas d’être décrits comme des êtres humains et qu’ils ont une intelligence inférieure », a déclaré le juge Irfaan Khalil.
Le gouvernement a salué la décision de justice qui « sert d’avertissement à ceux qui perpétuent le racisme ». « Ils sont prévenus que leurs actes auront de graves conséquences », a tweeté le ministre de la Culture, Nathi Mthethwa. Mais la somme est-elle réellement dissuasive ? On le pense moins car les racistes d’Afrique du Sud sont, généralement, des Blancs fortunés pour qui 10.000 dollars est une petite broutille.
Penny Sparrow (notre photo) n’était pas présente, vendredi, 10 juin, au tribunal, pour des raisons de santé et de peur pour sa vie, selon les explications présentées par son avocat.
Le mois dernier, une juge blanche de la Haute Cour de Pretoria, Mabel Jansen, avait été mise en indisponibilité après avoir suggéré sur internet que le viol était partie intégrante de la culture noire.
Avec AFP