Le chômage des jeunes est un sujet de préoccupation majeur pour les gouvernements africains. En effet, alors que ces derniers s’efforcent d’appliquer des réformes éducatives pour garantir un enseignement de qualité à leurs apprenants, ils ne parviennent pas à résoudre le problème d’entrée dans la vie active pour leurs jeunes diplômés.
Cette réalité est particulièrement observable en Afrique sub-saharienne où bon nombre d’Etats sont confrontés à une proportion élevée de jeunes chômeurs, incapables de subvenir à leurs besoins élémentaires.
Au Botswana, ils représentaient 37,8% de la population active l’année dernière, 49,8% à Eswatini, et 51,5% en Afrique du Sud. En Ouganda, le fait que le Bureau national de la statistique ait révélé que 41% des jeunes n’étaient impliqués dans aucune activité productive a obligé les autorités à avouer l’existence d’un décalage entre la croissance économique du pays et la création d’emplois. Une situation qui est visible dans d’autres pays du continent noir, notamment, ceux qui se distinguent économiquement grâce à leurs ressources naturelles.
Comment expliquer qu’avec ses immenses réserves de diamant, le Botswana ait plus d’un tiers de ses jeunes au chômage ? Ou qu’avec une forte dotation en minerais et un secteur industriel fonctionnel, plus d’un jeune Sud-Africain sur deux ne trouve pas de travail ? Ou encore, que la jeunesse ivoirienne ne tire pas profit du fait que leur pays soit parmi les plus gros producteurs de cacao au monde ? Rien si ce n’est la mauvaise allocation desdites ressources.
A l’heure où l’Afrique se prépare à enfin assumer sa position d’acteur géopolitique d’envergure, il est impératif que ses dirigeants puissent mettre les jeunes au cœur de l’activité économique, et ainsi se détourner du modèle de production majoritairement capitalistique qui a longtemps prédominé, et dont les limites ne sont plus dissimulables aujourd’hui.
L’entrepreunariat n’étant pas fait pour tout le monde, l’inclusion des jeunes dans l’économie via une meilleure allocation des ressources naturelles conduira à une résorption de leur taux de chômage, permettant au passage au continent de sortir progressivement de la pauvreté.
Paul Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)