Les cryptomonnaies veulent s’implanter en Afrique. Après avoir été adoptés par la Centrafrique comme devise officielle l’an dernier, ces actifs peinent à convaincre d’autres nations africaines, l’énorme scandale du numéro 2 mondial de ce marché, FTX, n’ayant pas facilité la tâche aux promoteurs situés aux quatre coins du monde.
En dehors du Botswana qui compte bien prendre son temps avant, éventuellement, de suivre les pas de la Centrafrique, aucun pays africain ne semble être emballé par les cryptomonnaies, certains d’entre eux allant même jusqu’à les interdire formellement pour des raisons diverses, à l’instar de la Tanzanie et de l’Ethiopie.
S’il est bien vrai que les Etats africains redoutent, entre autres, le risque d’inefficacité de leur politique monétaire, du fait de l’adoption des cryptodevises, ils doivent néanmoins tenir compte des avantages qu’elles offrent, notamment, en termes d’inclusion financière et de préservation de valeur, non seulement, face aux fluctuations des taux de change des monnaies traditionnelles, mais aussi, face à une inflation qui perdure.
Au regard de ces points positifs, les gouvernements africains devraient réfléchir à la mise en place d’un cadre règlementaire pour ces nouvelles devises, lequel permettra d’adresser les incertitudes liées à leur utilisation.
Il convient, à cet effet, de rappeler que dans l’affaire FTX, toujours, en cours aux Etats-Unis, la remise en cause porte sur les dirigeants, et non pas sur les cryptomonnaies. Un peu comme l’affaire d’escroquerie présumée indexant le promoteur de Liyeplimal, qui avait éclaté au Cameroun toujours l’année dernière.
Paul Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)