C’est quoi l’Agence universitaire de la francophonie (AUF) ? A quoi sert « ce machin » ? Quand a-t-elle été créée et pour quoi faire ? Comment fonctionne-t-elle ? Même les universitaires à qui elle est destinée, éprouvent, parfois, de la peine à répondre à ces questions. « C’est un fromage », répondent ceux qui la connaissent mais désapprouvent son inefficacité. Problème de moyens ? Certes ! Mais problème de gouvernance aussi. L’AUF vient de changer de dirigeant. Son ancien recteur, le Français, Jean-Paul de Gaudemar, s’en va, sans gloire, après y avoir passé quatre ans. Son bilan à la tête de l’institution est terne-pâle. Place maintenant à Slim Khalbous élu, à son tour, pour quatre ans, le 6 décembre, à Montréal.
Professeur des universités en sciences de gestion et ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique en Tunisie, entre août 2016 et décembre 2019, Slim Khalbous devient, à partir de ce 8 décembre 2019, recteur de l’AUF. Elu par le Conseil d’administration de cette institution pour un mandat de quatre ans, renouvelable une fois, le professeur, Slim Khalbous, assurera sa direction générale exécutive, la présidence de l’AUF étant assurée par Sorin Mihai Cîmpeanu.
Il succède à Jean-Paul de Gaudemar, qui a été en poste à la direction de l’AUF de 2015 à 2019 (sur notre photo Gaudemar congratule Slim Khalbous après son élection). Il part sans laisser son empreinte à l’institution, ce qui explique, sans doute, qu’il n’ait pas obtenu un deuxième mandat de quatre ans auquel il avait droit.
Slim Khalbous souhaite » élaborer la stratégie de la période 2021-2024. Une stratégie qui devrait permettre à l’AUF de confirmer son changement de palier pour devenir l’acteur incontournable de l’espace francophone en matière de savoir et de développement des compétences dans le monde ». Ce qu’elle peine à être malgré d’énormes besoins dans les pays francophones.
Le nouveau directeur général ambitionne de s’attaquer à des chantiers de l’heure pour la période 2021-2024, « à savoir, la numérisation, la modernisation des systèmes éducatifs, l’employabilité, l’innovation et l’esprit entrepreneurial. Il s’attachera aussi à mettre l’AUF au service de l’attractivité de la Francophonie universitaire, scientifique et professionnelle auprès de la jeunesse mondiale ».
Vivement qu’il rende l’AUF visible afin qu’elle cesse d’être l’outil des seuls spécialistes alors qu’elle est supposée évoluer dans un monde interconnecté et décloisonné où tout se passe comme dans un système de vases communicants.