L’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) vient de publier un rapport préliminaire sur la situation de l’Aide publique au développement (APD) dans le monde pour le compte de l’année 2022.
Avec un montant record de 204 milliards de dollars américains, l’APD totale a progressé de 13,6% par rapport à son niveau de 2021. Cette augmentation est due, d’une part, aux dépenses engagées dans la prise en charge des réfugiés au sein des pays donneurs, et d’autre part, à l’assistance apportée à l’Ukraine.
Parmi les trois principaux fournisseurs d’APD, les Etats-Unis se distinguent avec un apport de 55,3 milliards, suivis de l’Allemagne avec ses 35 milliards, et du Japon, qui a contribué à hauteur de 17,5 milliards de dollars.
Toutefois, l’analyse des données de ce rapport fait ressortir deux points inquiétants pour le continent africain :
Premièrement, on y constate que le montant des financements alloués à l’Afrique a inexplicablement reculé de 7,4% par rapport à son niveau de 2021, et ce malgré un accroissement de la contribution des pays donneurs.
Deuxièmement, des 204 milliards d’APD totale, le continent africain n’en a perçu que 34, dont 29 pour les pays d’Afrique sub-saharienne. Ce qui correspond quasiment au coût total de l’aide humanitaire débloquée dans les pays donneurs (29,3 milliards).
Non contents d’être les uniques responsables de la guerre russo-ukrainienne qui fait tant souffrir les Africains au quotidien, les Occidentaux auraient-ils, en plus, décidé de faire payer à l’Afrique son incapacité à empêcher l’exode de ses habitants vers l’étranger ? Il semblerait que oui.
Le timing de ce rapport ne pouvait, en tout cas, pas mieux tomber pour les chefs d’Etat africains qui devront impérativement clarifier les choses avec chaque dirigeant occidental qui viendra leur faire la cour pour leurs ressources naturelles.
Paul Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC