Les quatre partis de la coalition au pouvoir en Algérie ont apporté leur soutien officiel, samedi, 2 février, à une candidature du président, Abdelaziz Bouteflika, à un cinquième mandat à l’occasion du scrutin d’avril. Cette démarche qui s’inscrit dans le cadre des partis qui le soutiennent, devrait précéder une candidature personnelle du chef de l’Etat. Celle-ci serait imminente. La candidature à la succession de l’actuel président (par lui-même) fait beaucoup jaser parce qu’il dirige le pays depuis, bientôt, six ans étant sur une chaise roulante. Mais pour ses partisans, l’Algérie ne s’en porte pas plus mal, preuve que ses capacités intellectuelles et morales (dont le pays a surtout besoin) sont restées intactes.
« Les partis de l’alliance présidentielle présentent Abdelaziz Bouteflika comme candidat à la prochaine élection présidentielle », affirme un communiqué publié à l’issue d’une réunion des dirigeants des quatre formations politiques.
Ont participé à la réunion, le président de l’Assemblée, Mouad Bouchareb, du parti présidentiel -le Front de libération nationale (FLN)-, le premier ministre, Ahmed Ouyahia, chef du Rassemblement national démocratique (RND), le président du Rassemblement de l’espoir de l’Algérie (TAJ), Amar Ghoul, et le président du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounes (notre photo).
Abdelaziz Bouteflika n’a, toujours, pas fait part de ses intentions, à un mois de la clôture des candidatures. Les candidats ont jusqu’au 3 mars minuit (23H00 GMT) pour déposer leur dossier de candidature. Mais, le premier ministre a affirmé, samedi, 2 février, en conférence de presse, qu' »il n’y avait aucun doute » sur une candidature du président au scrutin du 18 avril. Ce n’est donc qu’un problème de quelques jours.
M. Bouteflika, 81 ans, est au pouvoir depuis 1999. Diminué par les séquelles d’un accident vasculaire cérébral (AVC) dont il a été victime en 2013, il se déplace en chaise roulante et ses apparitions publiques sont rares.
Pour le premier ministre, l’état de santé de M. Bouteflika « n’empêche pas sa candidature (…), il a eu un AVC en avril 2013 et il a remporté la présidentielle en avril 2014 dans ce même état de santé ».
« Il est évident que M. Bouteflika n’animera pas sa campagne électorale » car sa santé ne le lui permet pas et il n’en a pas besoin « car le peuple le connaît désormais », selon M. Ouyahia.
Cela dit, il n’existe pas de pensée unique sur cette candidature du président de la République. Certains partis sont, résolument, contre. C’est le cas du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), un parti de l’opposition représenté au parlement, qui a annoncé, vendredi, 1er février, qu’il ne participerait pas à la présidentielle, affirmant son refus d’un éventuel nouveau mandat du chef de l’Etat.
Pour le RCD, ça ne vaudrait pas la peine de gaspiller son argent à faire campagne si le candidat du pouvoir s’appelle Abdelaziz Bouteflika : il y a de fortes chances que le système électoral soit, totalement, verrouillé.
Autre parti politique hostile à la candidature d’Abdelaziz Bouteflika : le plus ancien parti d’opposition en Algérie, le Front des forces socialistes (FFS), a déclaré qu’il ne présenterait pas de candidat et appelé les Algériens à « boycotter activement, massivement et pacifiquement » le scrutin.
Cela dit, le Mouvement de la Société pour la Paix (MSP), principal parti islamiste, a annoncé la candidature de son chef, Abderrazak Makri, qui ne devrait pas trouver de difficulté à réunir les 600 signatures nécessaires pour officialiser sa candidature. C’est le seul indicateur, pour le moment, des quatre partis au pouvoir qui soutiennent Abdelaziz Bouteflika, pour montrer que l’élection du 18 avril, sera libre, ouverte à tous et transparente.