Les autorités angolaises ont fermé une école liée au prédicateur, Fethullah Gülen, l’ennemi juré du président turc, Recep Tayyip Erdogan (les deux sur notre photo), et procédé à l’expulsion de tous les citoyens turcs qui y travaillaient.
Dans un décret publié, vendredi, 10 février, le ministère de l’Education a annoncé la fin des activités du Colegio Esperança Internaçional (Coespi) – seule école angolaise du réseau Gülen – « pour des raisons de sécurité nationale ».
Recep Tayyip Erdogan réclame, depuis des mois, la fermeture des écoles et des fondations du réseau dirigé par Fethullah Gülen, qu’il accuse d’être à l’origine de la tentative de coup d’état militaire qui a visé son gouvernement le 15 juillet 2016.
La décision de fermeture des autorités angolaises a été adoptée sur ordre express du président, José Eduardo dos Santos.
Selon un décret signé de sa main, dès le mois d’octobre dernier, elle vise à « protéger le bien-être et la sécurité des citoyens, dans un climat de paix et d’harmonie sociale, et l’unité et l’intégrité territoriales ».
Conformément à ce document, le ministère de l’Intérieur a annulé les visas de 66 citoyens turcs, employés par l’établissement ou membres de leurs familles, et procédé à leur expulsion. Ni plus ni moins.
Tous avaient, déjà, quitté l’Angola mercredi, 15 février, a indiqué une source officielle.
Le Coespi accueillait 750 élèves âgés de 5 à 14 ans.
Le prédicateur Gülen, qui dirige un large réseau d’ONG et d’écoles très présentes en Afrique, a, longtemps, été l’allié du président islamo-conservateur, Recep Tayyip Erdogan. Mais, il est, depuis trois ans, devenu le pire ennemi de l’homme fort de Turquie, qui le qualifie de « terroriste ».
Lors d’un voyage, le mois dernier, en Tanzanie et au Mozambique, Recept Tayyip Erdogan a, publiquement, demandé aux autorités locales la fermeture de leurs écoles Gülen, sans résultat jusque-là.
Début janvier, le Maroc avait, pour sa part, décidé d’obtempérer.
Lors d’un entretien accordé à la télévision publique TPA, vendredi, 10 février, le ministre de l’Intérieur angolais, Angelo da Veiga Tavares, a défendu une décision « souveraine » de son pays.
« La décision du gouvernement angolais n’a rien à voir avec de quelconques pressions d’un autre pays », a-t-il plaidé, évoquant sans entrer dans les détails, des « questions plus graves et préjudiciables à l’Etat » angolais.
Fethullah Gülen, qui vit en exil aux Etats-Unis depuis la fin des années 1990, nie toute implication dans la tentative de coup d’état du 15 juillet dernier contre le président Erdogan.