ASSASSINAT DE MU’AMMAR AL KADHAFI : L’Union africaine doit porter plainte contre Nicolas Sarkozy

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Définitivement condamné à un an de prison ferme sous bracelet électronique dans l’affaire des écoutes téléphoniques, Nicolas Sarkozy a été autorisé à ne pas le porter pendant la première journée d’audience. Une indulgence des magistrats ! Sont notamment accusés aux côtés de l’ancien président français, Claude Guéant, ancien tout puissant secrétaire général de l’Elysée qu’on surnommait « le cardinal », Brice Hortefeux, ancien ministre de l’Intérieur, réputé missionnaire de basses œuvres de Sarkozy et Eric Woerth, l’ancien trésorier qui, aujourd’hui, a rejoint le parti d’Emmanuel Macron (En Marche) avec armes et bagages. Audelà de ce procès franco-français qui montre l’indépendance de la justice en France, la question posée en Afrique est de savoir quand l’Union africaine va, à son tour, traîner Nicolas Sarkozy devant les tribunaux ? Cet homme a détruit un pays jadis prospère (la Libye) et déstabilisé toute une sous-région (le Sahel) qui vit, aujourd’hui, à l’heure des attentats terroristes des djihadistes sortis des casernes libyennes, après la mort de celui qui les y confinait de force. Et puis, il y a aussi le dossier Côte d’Ivoire dont il faudra bien parler. Sarkozy et Alassane Ouattara doivent répondre du crime qui a consisté au moyen de l’envoi de l’armée française déloger un président en place qui contestait les résultats d’une élection, pour installer le protégé de Sarkozy au pouvoir en utilisant les moyens militaires, en l’occurrence, l’armée française.

Quatre autres prévenus ont défilé à la barre, dont le sulfureux intermédiaire, Alexandre Djouhri, 66 ans, au style vestimentaire plus détendu – costume-baskets. Son ennemi juré, Ziad Takieddine, l’autre intermédiaire du dossier, est, en revanche, absent. En fuite au Liban, cet homme d’affaires dit, néanmoins, qu’il reste à la disposition de la justice française par visioconférence : « [Nicolas] Sarkozy a été voir [Mouammar] Kadhafi, il a demandé [son] argent (…). Je peux dire que [Mu’ammar] Kadhafi lui a payé jusqu’à 50 millions d’euros. »

D’autres prévenus manquaient, également, à l’appel lundi. Bechir Saleh, ancien argentier du régime libyen, un temps exfiltré en France, est visé par un mandat d’arrêt et sera représenté pendant les quatre mois de procès par deux avocats.

Le milliardaire saoudien, Khaled Ali Bugshan, poursuivi dans le volet des tableaux, portant sur l’enrichissement personnel présumé de Claude Guéant, est, lui aussi, visé par un mandat d’arrêt. Quant à l’acheteur officiel des tableaux, le Malaisien, Sivajothi Rajendram, il « serait décédé », a fait savoir la présidente. L’extinction des poursuites le visant devrait être officialisée au cours des débats.

Nicolas Sarkozy est accusé d’avoir scellé, selon l’accusation, un « pacte de corruption » avec le défunt dirigeant libyen. Parmi les douze autres personnes jugées dans ce dossier tentaculaire de 73 tomes figurent trois anciens ministres : Claude Guéant, Brice Hortefeux et Eric Woerth. Il leur est reproché, à divers degrés, d’avoir « organisé » et réceptionné des « transferts de fonds » depuis la Libye, dont le montant total n’a pas été établi.

Il faut rappeler que la mauvaise gestion de cette relation entre Kadhafi et Sarkozy (pour des raisons qu’on ne tardera pas à connaître) est à l’origine de la mise à mort du dirigeant libyen, une issue qui a conduit à la déstabilisation du Sahel, les casernes libyennes, jadis remplies de djihadistes où ils étaient confinés de force, s’étant libérés pour envahir le désert malien entre autres après s’être servis dans les entrepôts qui contenaient toutes sortes d’armes modernes de premier plan. Le résultat aujourd’hui en Afrique de l’Ouest est catastrophique, les faiseurs du désordre en Libye avec cet assassinat, à savoir, la France, la Grande Bretagne et l’OTAN, n’étant pas mesure d’y instaurer la paix.

Nicolas Sarkozy dans les bras d’Alassane Ouattara en 2016 à Abidjan, une ville qu’il visite souvent.

La question posée en Afrique est de savoir si, l’Union africaine, à son tour, ne devrait pas, traîner Nicolas Sarkozy devant les tribunaux d’autant plus que, non seulement, il a participé, activement, à l’assassinat de Kadhafi, déstabilisant par ailleurs tout le Sahel jusqu’à ce jour, mais il a, également, utilisé les mêmes méthodes de voyou en Côte d’Ivoire où il avait envoyé l’armée française arrêter Laurent Gbagbo avant d’installer Alassane Ouattara au pouvoir, en 2011. Ce dernier s’y accroche aujourd’hui de peur d’un retournement de la balançoire. Il veut s’octroyer un 4e mandat en octobre 2025 auquel il n’a pas droit. Il est écrit dans la Bible que « Qui crache en l’air retombe sur sa face ». Sarkozy est déjà en train de lire l’heure. Et il n’a pas fini de la lire. Le tour de Ouattara n’est plus loin.

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