Si lors de ces nombreuses visites à l’intérieur du pays, Alassane Ouattara a souvent annoncé un Coup KO et donné une image de sérénité, eh bien, c’est une bien belle fausse impression. Son inquiétude grandit à mesure que la date de l’ouverture officielle de la campagne approche et que le mot d’ordre de désobéissance civile de l’opposition monte en puissance. Le giga-meeting du 10 octobre a fini par le convaincre que ses jours à la tête de la Côte d’Ivoire étaient comptés : Un million de personnes étaient attendues dont les 2/3 ont été bloquées par les policiers et gendarmes dans leurs cars dans les environs d’Abidjan. Après avoir vu cette démonstration de force (après celle de Yamoussoukro lors de l’investiture de Bédié il y a quelques semaines), il a, très rapidement, dépêché son directeur de cabinet voir le président ghanéen et président en exercice de la CEDEAO, Nana Akufo-Addo, qui rentrait de Bamako. Objectif : ouvrir une négociation avant l’organisation de la présidentielle. D’autre part, Ouattara a demandé à Akufo-Addo d’intervenir en sa faveur auprès du roi des Ashanti, Otumfuo Nana Osei Tutu II, pour qu’il parle à Henri Konan Bédié. Les Ashanti sont une communauté peuplant le Ghana et la Côte d’Ivoire, à laquelle appartient Henri Konan Bédié. Pour la petite histoire, le roi Otumfuo (sur notre photo avec la reine du Danemark qu’il reçoit en 2017 à Accra) a accédé au trône en 1999 au moment où le président Bédié, lui, perdait le pouvoir à Abidjan, en décembre de la même année, victime d’un coup d’état militaire organisé par Alassane Ouattara. Le roi le sait sans doute très bien.

Le président ghanéen a mis à la disposition du président Bédié, un avion présidentiel pour transporter la petite délégation qui comptait essentiellement les Baoulé comme lui, dont son directeur de cabinet, N’Dri Pierre Kouakou. Le 3e mandat de Ouattara est en train de prendre l’eau de toutes parts. Mais, l’opposition devra garder sa vigilance actuelle car « le menteur d’Abidjan », selon certaines sources bien introduites, préparerait un coup d’état militaire contre lui-même. Celui-ci sera le fait de ses propres Services dans le but de l’aider à reprendre la situation en main. Car il ne contrôle plus grand-chose dans cette élection qui arrive.

Afrique Education l’a dit et redit y compris dans son numéro 490 d’octobre actuellement chez les marchands de journaux de Côte d’Ivoire, de France et d’ailleurs : Ouattara ne sera pas le prochain président de Côte d’Ivoire.

Dernière nouvelle : La maison d’arrêt militaire (d’Abidjan) a été cassée vers 19 heures dans la nuit de vendredi 9 au samedi 10 laissant les deux militaires pro-Soro prendre la poudre d’escampette. Le fameux commandant, Koné Dramane, et le sergent Ouattara Daouda, étaient en détention depuis avril pour atteinte à la sûreté de l’Etat et détention illégale d’armes à feu. Ils sont actuellement en lieu sûr hors de Côte d’Ivoire mais pas pour longtemps. Rien que cette désertion donne des cauchemars à Alassane Ouattara.