BENIN-CEDEAO : Patrice Talon s’excuse et se ridiculise (il est mieux homme d’affaires que président de la République)

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Ce jeudi, 8 février, le président béninois, Patrice Talon, a convié la presse à une conférence au cours de laquelle il a abordé, entre autres, le retrait des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), et les multiples échecs de celle-ci. Et s’il y a une chose qui ne fasse pas l’ombre d’un doute, c’est que Patrice Talon n’aurait jamais pu faire carrière dans le cinéma.

Au cours de ce moment d’échange, le chef d’Etat du Bénin a soutenu mordicus ne pas savoir comment remédier à l’hémorragie de crédibilité dont souffre l’organisation ouest-africaine, et avoir besoin d’aide pour trouver une solution. S’en tenant fidèlement à son script digne de Nollywood, il est allé jusqu’à évoquer l’idée que le peuple béninois puisse le conseiller à ce sujet, par voie de référendum, avant de cantonner cette proposition au domaine de l’imaginaire.

Pourtant, les déboires de la CEDEAO, qui ne sont que la conséquence directe de son fait, ont, toujours, été dénoncés avec virulence par Afrique Education. Le dernier en date étant celui de l’intervention militaire au Niger, pour laquelle Patrice Talon était d’ailleurs l’un des grands artisans, à la grande surprise de ses propres concitoyens. Ce qu’il a reconnu, jeudi, 8 février, devant un parterre de journalistes nationaux et étrangers.

Le dirigeant béninois, devenu, de facto, l’une des voix les plus audibles de la sous-région, aurait-il été envoyé pour s’excuser auprès des populations maliennes, burkinabé et nigériennes, et plus largement, auprès de celles des autres nations subissant, tout autant, les effets des sanctions infligées par la CEDEAO (à la demande insistante de la France) ? Si tel est le cas, ses excuses sont acceptables. Toutefois, comme dit le dicton, “faute avouée, faute à moitié pardonnée”.

La CEDEAO devrait, avant tout, statuer sur les cas des leaders du bloc, toujours, en fonction, dont Alassane Ouattara, qui se sont maintenus au pouvoir au mépris de la démocratie. Pour ce qui est de Patrice Talon, dont l’engagement passé de ne briguer qu’un seul mandat n’a pas non plus été respecté, démontrant, ainsi, que sa parole n’a aucune valeur, le fait de réitérer son désintérêt quant à un éventuel troisième mandat ne peut tomber que dans les oreilles des Béninois sourds. 

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

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