BENIN : Démission de Joseph Djogbenou de la Cour Constitutionnelle (fossoyeur du quartier latin d’Afrique)

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Le président de la Cour Constitutionnelle du Bénin, le professeur, Joseph Djogbenou, a rendu sa démission, mardi, 12 juillet, de la tête de l’institution. C’est grâce à lui que le président, Patrice Talon, a fait reculer le Bénin sur le plan démocratique après qu’il eut constitué avec sa complicité, un parti presqu’unique. Les Béninois se souviennent de l’indépendance de la Cour constitutionnelle sous la présidente, Elisabeth Pognon, qui faisait valser le président, Nicéphore Soglo, au point où le pouvoir dans le pays n’était pas forcément au palais de la Marina. Mais aussi et peut-être un peu plus à la Cour constitutionnelle. Aujourd’hui, Patrice Talon en a fait une simple chambre d’enregistrement au grand mécontentement des juristes. A chacun son époque. Les historiens apprécieront.

Dans un communiqué publié ce mardi, le secrétaire général de la Cour Constitutionnelle a annoncé la démission du président de la haute institution. Le professeur, Joseph Djogbenou, soutien de première heure du président, Patrice Talon (notre photo), avant sa nomination à la Cour Constitutionnelle quitte ses fonctions après quelques années. Il a passé le service, mercredi, 11 juillet, au premier vice-président de la Cour.

Mais, avant cette démission ce mardi, il avait été reçu en audience, lundi, 11 juillet, au palais de la Marina par Patrice Talon. Selon les indiscrétions, il ferait son retour dans la politique, notamment, lors des prochaines élections législatives prévues en 2023. Pour rappel, Joseph Djogbenou avait, déjà, été élu à l’Assemblée nationale avant de céder son siège à son suppléant.

On peut dire qu’il a réussi sa mission : saccager le modèle démocratique béninois. Sous Talon, personne n’ose plus qualifier le Bénin de « quartier latin de l’Afrique », ce pays-modèle qui organisa la toute première conférence nationale souveraine du 19 au 28 février 1990, et qui a engagé une marche-arrière dans le domaine de la démocratie et des libertés depuis que Patrice Talon a accédé au pouvoir en avril 2016.

Ayant été le bras armé qui a aidé Talon à détruire la démocratie dans le pays où c’est presque le parti unique qui actuellement a cours avec des opposants à Talon en prison pour s’être présentés contre lui à la dernière élection présidentielle, Joseph Djogbenou va-t-il être récompensé, prochainement, par une entrée au gouvernement ou par une accession à la présidence de l’Assemblée nationale ?

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