Un juge fédéral américain, Reed O’Connor, vient d’accorder le statut de « victimes de crimes » aux personnes décédées dans les deux crashes aériens de 2018 et 2019, respectivement en Indonésie et en Ethiopie, ayant impliqué l’avion 737 MAX de Boeing.

En effet, dans sa décision, O’Connor (notre photo) a estimé qu’  » en résumé, n’eût été une conspiration criminelle visant à tromper la FAA, 346 personnes n’auraient pas perdu la vie dans ces crashes « . 

Il a, également, souligné que  » si Boeing n’avait pas commis ce crime, les pilotes éthiopiens et indonésiens auraient été suffisamment formés pour pouvoir réagir face aux défaillances du MCAS, qui se sont produites dans les deux avions « .

Ce verdict fait suite à la requête des familles des victime, qui s’étaient insurgées contre le fait que les négociations entre Boeing et la Federation aviation administration (FAA), le régulateur du secteur aérien, qui avaient débouché sur un accord, dont l’immunité du fabricant d’avions face à un procès criminel, s’étaient déroulées sans elles.

Cette immunité étant, désormais, annulée, Boeing et ses dirigeants feront très certainement l’objet de poursuites dans les semaines à venir.

Les cieux s’assombrissent, donc, pour le fabricant d’avions, qui a récemment réglé une amende de 200 millions de dollars à la Securities Exchange Commission (SEC), l’équivalente américaine de l’Autorité des marchés financiers (AMF), pour avoir intentionnellement dissimulé aux investisseurs les problèmes du système de sécurité des avions de type MAX.

Tout ceci n’augure rien de bon pour Boeing qui fait actuellement pression pour que le Congrès lui accorde plus de temps, par rapport à la date limite de décembre 2022 fixée par la FAA, pour remplir toutes les conditions requises afin d’obtenir la certification de ses avions MAX 7 et MAX 10.

Paul Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)