BENIN : Carnage au sein des forces armées chargées de contrer les djihadistes dans le Nord du pays

Au Bénin, le gouvernement a annoncé, mercredi, 23 avril, un bilan de 54 morts dans les rangs de l’armée à la suite d’une attaque djihadiste survenue le jeudi, 17 avril, dans le Nord du pays. Il s’agit du plus lourd bilan jamais enregistré dans cette région frontalière, de plus en plus ciblée par les groupes armés islamistes opérant depuis le Burkina Faso et le Niger. Question : A quoi servent les soldats français qui stationnent dans cette partie du Bénin à la demande du gouvernement de ce pays ?

Les assaillants ont frappé deux positions militaires de l’Opération antidjihadiste « Mirador » dans le parc W, au niveau des chutes de Koudou et du « triple point », zone stratégique à la frontière entre les trois pays.

L’attaque a été revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda. Ce groupe est classé comme organisation terroriste par l’ONU, les Etats-Unis et l’Union européenne.

Le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, a regretté la faible coopération avec les autorités du Niger et du Burkina Faso. Il a souligné que l’absence de dispositifs sécuritaires équivalents de l’autre côté de la frontière facilitait de telles incursions. En réalité, le porte-parole devrait ajouter qu’aucune coopération ou coordination entre les forces béninoises et du Niger et du Burkina Faso, n’est nullement possible avec la présence de l’armée française, qui stationne dans ce secteur. D’autre part, la position prise par le président, Patrice Talon, aux côtés des chefs d’Etat du Sénégal, Macky Sall (parti du pouvoir depuis avril 2024) et de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, considérés comme de fervents soutiens de la France au sein de la CEDEAO (pays accusé au Niger et au Burkina Faso de faire le jeu des djihadistes) n’est pas de nature à faciliter une coopération avec le pouvoir du président Talon.

Malgré ces tensions régionales, le Bénin réaffirme sa détermination à lutter contre le terrorisme. « Nous ne céderons pas », a assuré le porte-parole.

Depuis 2022, Cotonou a massivement renforcé sa présence militaire au Nord, avec plus de 8 000 soldats mobilisés. Mais, la région reste vulnérable à l’instabilité sahélienne croissante.

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