FETE DU 20 MAI AU CAMEROUN : Un défilé militaire à la hauteur des enjeux

Si en 40 ans de présence à la tête du Cameroun, Paul Biya est accusé de n’avoir rien fait, les détracteurs lui reconnaissent, au moins, d’avoir bâti une armée digne et capable de défendre les couleurs du pays. La 51e édition de la fête de l’Unité a donné l’occasion aux forces armées camerounaises de présenter une armée dans toute sa splendeur et son excellence. En voyant ces braves militaires marquer le pas, parfois à la nord-coréenne, on sait pourquoi malgré une triple attaque concertée dans le NOSO (Nord-Ouest/Sud-Ouest) anglophone où les séparatistes ambazoniens camerounais font la guerre à l’armée régulière, dans l’Extrême-Nord où la secte Boko Haram a échoué pour installer son califat comme c’était son ambition du début, avec les multiples incursions des rebelles du Centrafrique qui pensaient profiter de la sous-population dans la région de l’Est pour y faire la pluie et le beau temps, pas un centimètre carré de la superficie du Cameroun n’échappe à l’autorité de l’Etat. Quand on a vu cette armée défiler ce 20 mai, on n’a peur d’aucune attaque extérieure. Le Cameroun n’est lié militairement à aucun pays. Mais est avec tout le monde. C’est ainsi qu’il coopère aussi bien avec les Etats-Unis, qu’avec la Russie avec qui il entretient un contrat de coopération militaire et de renseignement assez dense et complet. Le Cameroun a gardé de bonnes relations militaires avec la France mais ne dépend plus d’elle pour ses questions de sécurité tout comme il coopère militairement avec la Turquie, la Chine et la Grande Bretagne. C’est l’Etat d’Israël qui a façonné le BIR (Bataillon d’intervention rapide), l’unité la plus redoutable de l’armée camerounaise avec la fameuse Garde présidentielle qui est, elle aussi, le fruit d’une coopération avec Israël. Autant dire que le Cameroun n’est lié avec personne mais coopère avec tout le monde. Les militaires qui ont épaté le public pendant le défilé de ce 20 mai sont, au niveau de l’encadrement comme des troupes, le produit des écoles militaires camerounaises. Invitée spéciale de cette 51e édition, l’armée égyptienne, qui est la plus solide du monde arabe, a ouvert le défilé avec une épatante musique militaire qu’accompagnait un jongleur tel qu’on n’en forme pas encore dans les écoles militaires camerounaises. Du grand art ! Les Egyptiens sont allés jusqu’à interpréter des musiques camerounaises comme le zangalewa (hymne de la coupe du monde 2010 en Afrique du Sud), mais aussi, du Manu Dibango, qui fut terrassé par le covid en France en 2020 et qu’on pleure encore au Cameroun. La fête était belle. Toutefois, il y a lieu de signaler que les Américains rechignent que les ports du Cameroun accueillent les bateaux russes, alors qu’ils n’ont pas à s’ingérer dans les affaires intérieures du très souverain Etat du Cameroun. Ils multiplient ce genre de remontrances, à l’endroit d’autres pays comme le Mozambique, l’Afrique du Sud, etc. Les Américains ne dirigent pas le monde. Joe Biden n’est que le président des Etats-Unis et non celui de la terre entière. Qu’il sache retenir ses instincts impérialistes. Ses problèmes avec Vladimir Poutine ne regardent que lui. Il n’a pas à mêler le Cameroun dans son conflit avec ce pays qui, du reste, est un grand ami du Cameroun comme le sont aussi les Etats-Unis. Si les Etats-Unis continuent de déborder de cette façon aussi grossière, ils auront à faire à l’opinion camerounaise au travers des réseaux sociaux.